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NC18 - Contient de la violence et de l'érotisme

2032, le visage de Chicago a bien changé... Et celui de la communauté thérianthropique également...
 
Nous sommes en avril 2032, l’hiver se termine enfin sur Chicago et après des neiges et des gelées
quelques peu excessives, le soleil commence à pointer le bout de son nez ! Il ne fait pas encore très
chaud et il faut donc continuer à se couvrir pour sortir, mais les rayons viennent redonner meilleure
mine à la ville et les gens viennent de nouveau se poser en terrasse pour prendre un café !
Les clans ne peuvent que constater la nette augmentation des disparitions. Les Bastardos quant à eux
s’énervent encore un peu plus sur le fait que quelqu’un vient vendre de la marchandise qui n’est pas
la leur sur leur territoire (même si tous les territoires restent touchés) et les esprits s’échauffent
de ne pas arriver à trouver qui sont les coupables !
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Virgin boy
Lawrence Wilkinson
Virgin boy  Oo8k
Race : Ours Raton laveur commun (Procyon lotor lotor) de petit gabarit.
Masculin
Dominance : Se veut être vrai mâle alpha viril
Humeur : Salée
Emploi : Étudiant/soldat Jocker pour la Corporation
Localisation : Sur Twitter
Messages : 291
Points rp : 328
Ours
Ours
Lawrence Wilkinson

Lawrence Wilkinson


Prénom :Lawrence
Nom : Wilkinson.
Surnom :Law. Son pseudo le plus courant sur le net est « Hi Iam Low ».
Date de naissance : Ironiquement, le 8 Mars 2006.
Âge : Il vient d’avoir 26 ans.  
Sexe :Mâle.
Origines : Père et frères ours noirs d’Amérique, tous les trois de grands gabarits. Sa mère était un raton laveur commun de petit gabarit, il a hérité de ses gênes. Grand-mère immigrée tchèque.
Nationalité : Américain.
Orientation sexuelle : Son père lui répète qu’un « vrai homme » est hétéro, et dominant. Alors Law prétend être un mâle-alpha-hétéro en puissance. Au fond, ce n’est qu’un puceau désespéré et angoissé.
Emploi :En apparence, Lawrence est un étudiant en développement web, et fils de politique. Il lui arrive aussi de stream ses parties de jeux vidéos, durant lesquels il prétend que le féminisme n’existe pas, et que la communauté LGBTQI+ est un lobby. En vérité, il est un soldat Joker au sein de la Corporation, il se sert de ses talents en informatique pour faire de l’espionnage.
Groupe :Jackowo’Corporation, espion informatique. Un héritage de son père et de ses deux frères. Son géniteur, Micolash Wilkinson a intégré la corporation en 2021 ; avocat, il a épaulé  Valentin Piotrowski pour tout ce qui concerne les lois.
Race : Raton laveur commun (Procyon lotor lotor) de petit gabarit.


Identification


Goûts :
Lawrence aime peu de choses. La haine, c'est viscéral chez lui, une émotion aussi familière que l'acné sur sa tronche.

Lawrence déteste les femmes, qu'il accuse d'être la source de ses malheurs. Il ne porte pas non plus les hommes dans son coeur, ses frères qui le persécutent, et son père qu'il admire et craint à la fois. Il ne supporte pas les beaux mecs, dans l'ombre desquels il vit, comme un cafard. Qu'il envie. Qu'il…

Depuis l'adolescence, le sport est quelque chose qu'il fuit comme la peste. Par honte de ce qu'il est, et parce que son corps n'est pas endurant. Il méprise sa fragilité et sa vulnérabilité, son asthme et son coeur qui bat toujours trop vite. En vérité, lorsque sa haine n'est pas tournée envers les femmes, elle se dirige sur lui. Il se trouvera tous les défauts du monde, sans jamais mettre de mot à l'oral sur ce qu'il ressent.

Lawrence se réfugie dans les jeux vidéos, le streaming, et internet. Un univers réconfortant, où il retrouve d'autres garçons comme lui. Il peut passer des heures sur read-it à justifier son mal de vivre, avec des théories farfelues. Il est homophobe. Terrifié surtout. Il est persuadé que la cause LGBTQI+ est un lobby, voué à le transformer en tarlouze — comme il le dit si bien.

Mais il est capable d'aimer. Un peu, vite fait, lorsque sa fierté mal placée ne vient pas museler ses goûts. Enfant, il aimait la lecture, qu'il abandonna lorsque l'un de ses frères lui balança que c'était un passe-temps de fiotte. Il lit encore des bandes dessinées, des comics, des mangas, la culture « geek » de manière générale. Il ne supporte pas la première bouffée de nicotine ; il fume pour se donner un genre.

Il préfère rester enfermer chez lui à coder, plutôt qu'à sortir. A force de rentrée dans la vie des gens, pour la Corporation, il prend un certain plaisir à violer leur vie privée. Comme si à travers leur existence, il réinventait la sienne. Le sexe, de façon générale l’angoisse. Il essaye de s'en désensibiliser en consommant une quantité incroyable de films pornographiques, alors que ce genre de trucs le met mal à l’aise.

Il est plus sucré que salé, mais il se force à consommer du café amer. Parce que ça fait viril. Il n'aime pas boire, pourtant, il accepte toujours le Whisky que son père lui propose.

Il préfère l'hiver à l'été, il aime prendre le métro, et observer les gens. Il apprécie les parfums masculins, mais jamais sur lui, toujours sur les autres mecs. Odeur virile, qui l'enivre et l'apaise un peu.
Il aime la douleur, lorsqu’il se mutile.


Caractère :
Incel : La sous-culture incel (néologisme et mot-valise de langue anglaise pour involuntary celibate, célibataire involontaire en français) désigne des communautés en ligne misogynes dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver un partenaire amoureux ou sexuel, état qu'ils décrivent comme célibat involontaire ou inceldom. Ceux qui se proclament incels sont presque exclusivement de sexe masculin.

Les discussions dans les forums incel sont caractérisées par le ressentiment, la misogynie et la promotion de la violence contre les femmes et les hommes épanouis sur le plan sexuel1. Le Southern Poverty Law Center a décrit cette sous-culture comme « faisant partie de l'écosystème du suprémacisme masculin en ligne » et des personnes s'identifiant comme incels ont commis plusieurs tueries de masse en Amérique du Nord et en Europe.
L'étude des Incel par Contrat Point : click


Lawrence est une boule de haine asthmatique.
Depuis sa naissance, il a toujours vécu dans l'ombre écrasante et étouffante de son père. Petit dernier d'une famille de trois garçons, il est le résultat d'une éducation tyrannique, et misogyne. Lawrence se définit, avant toute chose, par son dégoût des femmes. Il se revendique incel sur les réseaux sociaux, les forums comme read-it, rarement sur ses streams lorsqu'il filme ses parties de jeux vidéos – son père a une image à tenir. Une haine tenace, lui tenaillant le ventre depuis qu'il s'est fait rejeté pendant l'adolescence. Depuis que ses deux frères vont aux putes, se vantent de leurs aventures, et lui demandent sans cesse « bah alors ? T'es toujours puceau ? », il vit dans la honte.

Si une femme lui est égale, Lawrence se montrera distant, et glacial. Cependant, si elle ose lui être inférieure — naturellement, les femmes lui sont inférieures — d'un point de vue hiérarchique, s'il s'agit par exemple d'une simple serveuse, il fera preuve de mépris et d'un ton cassant, pouvant aller jusqu'aux insultes. Sans doute pour dissimuler, tant bien que mal le malaise qu'elles provoquent chez lui. Souvent intimidé, Lawrence ne sait pas comment réagir avec elles. L'éducation de son père l'a enfermé dans une vision biaisée des relations entre les hommes, et les femmes.

Lawrence a tellement peu de confiance en lui qu'il refuse de voir la vérité en face. Si Béatrice de la classe seconde B l'a refoulé, ce n'était pas parce qu'il ne faisait pas assez « Chad » pour elle, c'était simplement qu'elle n'aimait pas les garçons. Des excuses, sur son manque d'expérience, et sa souffrance, Lawrence est capable d'en créer à la pelle. D'ordinaire peu imaginatif, lorsqu'il s'agit de ne pas accepter qu'il soit un tocard misogyne, il sait se montrer d'une créativité incroyable pour dévier le problème ailleurs. Les femmes ne s'intéressent pas à lui, à cause de sa mâchoire et de la forme de son crâne, elles le dénigrent parce que sa démarche est trop mal assurée. S'il avait été comme ses frères, baiseur et fort, elles lui tomberaient dans les bras, non ?

Sa haine est si tenace que Lawrence est incapable de voir autre chose. C'est un moyen de fuir les angoisses, la pression que son père maintient sur lui en continu. Il passe son temps à fuir les problèmes plutôt que de l'affronter, et il ne reconnaîtra jamais que son travail au sein de la Corporation le terrifie au plus profond de ses entrailles. Il a parfaitement conscience que son père, et les membres de Jackowo profitent du malheur des uns pour s'enrichir, encore et encore, mais il n'aura jamais le courage de se rebeller. C'est la faute des pauvres d'être pauvres, n'est-ce pas ? Le système dans lequel son père l'a poussé le dépasse, et si enfant, Lawrence rêvait d'être flic, en ayant pour modèle Macgyver — qu'il trouvait de façon insoupçonnée terriblement sexy —, ses rêves de justice et d'héroïsme ont péri dans les flammes.

Au fond, Lawrence est un garçon fragile et vulnérable. Sa santé lui joue des tours depuis toujours, ses nuits sont parsemées de cauchemars. Son père a toute son admiration, mais il est aussi la source de toutes ses angoisses. En plus de l'asthme, il souffre de tachycardie, de crises de violence le poussant aux cris et aux larmes, qu'il cherche tant bien que mal à dissimuler à son entourage. Le plus souvent, il attend d'être seul pour décharger ses émotions, se tailladant les cuisses et les bras. L'automutilation est l'une de ses nombreuses hontes, si bien que Lawrence, malgré sa froideur et sa haine, la voit comme une punition pour l'être immonde qu'il est.
Parce qu’au fond, Lawrence se hait.


Physique :
Lorsque Lawrence était tombé pour la cent-douzième fois sur le meme incel, célèbre, présentant la « Virgin Walk » opposée à la « Chad Stride », il avait troqué ses grosses lunettes noires contre des lentilles. Ses cheveux châtains, qui à l'époque étaient un véritable nid de sébum et de pellicule étaient passés entre les mains douces, et viriles, d'un coiffeur que l'un de ses frères lui avait conseillé. Lawrence avait essayé, tant bien que mal, de corriger sa posture. Il avait échangé ses grands t-shirts larges et ses joggings contre des jeans, et des chemises. Un changement que son père avait observé avec fierté, à la sortie d'une adolescence trop tardive.

Désormais, sans rentrer dans les canons de beauté classique, Lawrence ressemble à quelque chose. L'un de ses plus grands complexes — avec sa mâchoire et son crâne — est sa petite taille. Enfin, elle reste respectable, mais pour un garçon cherchant à atteindre un certain modèle de virilité, elle le force à lever les yeux constamment sur les autres. Lawrence mesure un mètre soixante-treize, quand ses frères le dépassent facilement d'une tête. Le pire ? C'est lorsqu'il doit relever les yeux sur des filles plus grandes que lui. À une époque, il gardait la tête rentrée dans ses épaules, avec l'air d'un chihuahua apeuré en plein milieu d'une rave party. Désormais, il tente de garder un port altier.
Si ce n'est qu'il déteste son apparence, plus que tout.

Lawrence n'est pas très gros, il est même maigre. Pour sa taille, il fait cinquante-huit kilogrammes. Le stress permanent l'empêche de prendre plus de poids, et du muscle. Enfin, le sport fait partie de ses ennemis de toujours avec les femmes, de toute façon. Lawrence est donc un petit mec, aux traits encore juvéniles, et aux yeux aciers et acérés. Ses membres fins et déliés renforcent la sensation de fragilité qu'il dégage, accompagnée par des épaules pointues, et des clavicules apparentes. Ses frères le moquent souvent en disant que l'on pourrait jouer du xylophone sur ses côtes. Il possède encore de l'acné, notamment dans les épaules, et sur la mâchoire.

Son visage est tout en angle, il a le cou long et marqué par sa pomme d'Adam. Des joues creusées, des yeux cernés, un nez qui ressemble au bec d'un corbeau. Ses lèvres sont minces, souvent sèches, puisqu'il passe le plus clair de son temps à les mordiller. Ses cheveux châtains sont coupés court, lui dégageant les tempes, et le haut du front. C'est la seule chose qu'il trouve « potable » chez lui, un cheveu soyeux et bien entretenu, qu'il a mis du temps à rattraper pour en faire quelque chose. Une mèche rebelle vient toujours se dresser sur le côté.

Presque personne ne le voit nu, Lawrence se cache la plupart du temps dans des chemises, qui malgré leur qualité ne mettent pas sa silhouette en valeur. Ses pantalons sont souvent trop larges, mais tout chez lui respire le fils à papa riche, qui dort dans des draps de soie. Il ne porte jamais de t-shirt à manche courte, et il évite de se déshabiller devant quelqu'un d'autre. Ses mains sont trop grandes par rapport à sa taille, et trop délicates pour le mâle viril qu'il aspire tant à être. Lorsqu'il parle à quelqu'un qui l'impressionne, il tire sur ses manches.
À l'intérieur de ses cuisses se trouvent plusieurs coupures plus ou moins profondes, soignées grossièrement. Des cicatrices striant sa peau fine, certaines vont jusqu'à ses genoux. Ses bras ne sont pas épargnés, plusieurs autres stigmates les parsèment. Presqu’avec minutie, il se coupe avec une lame de rasoir qu'il a un jour récupéré dans la salle de bain. Il a une façon chirurgicale de procéder, des gestes précis. Et lorsque le sang coule, Lawrence a la sensation que toute la souffrance enfouie en lui se libère enfin. Par de fines gouttes, dans un plaisir coupable.



Révélations


Histoire :

/!\ TW : insultes misogynes et homophobes en tout genre, viol et mutilation, cyberhacèlement, racisme et mâle'tears /!\



Papa est puissant.
Papa est grand et fort, charismatique et chaleureux.
Papa est sénateur depuis 2029, il soutient bec et ongle le parti républicain.
Ils sont ses fils, sont deux. L'un marche dans les pas de Papa, l'autre entame une carrière au sein « d'une grande entreprise ».
Et Lawrence est là, évoluant parmi eux, la boule au ventre.
Il se souvient des sourires, de la chaleur contre son corps, des petites mains qui viennent chasser les méchantes larmes au coin des yeux. Il se souvient de l'odeur de lessive et d'épice, avant que ce contact ne le quitte. Puis, il se rappelle du parfum de la peur et de la poudre, la détonation tonitruante dans ses oreilles. Le corps qui tombe, le sang qui coule. Et cette phrase, sonnant comme un glas derrière lui :
« Nous faisons ça pour l'Amérique, Lawrence. Ne t'en fais pas, bientôt tu sauras ce que ça fait d'être un homme. »
 Tu sauras ce que ça fait d'être un homme.
Cette phrase, si profondément encrée en lui, qu'il aura beau se couper les cuisses, se taillader les bras, jamais elle ne disparaîtra.
Papa est membre de la Jackowo’s Corporation. D'un côté, il fait de beaux discours sur les nécessiteux, il parle avec émotion des pauvres gens dans la rue, les laissés-pour-compte, les crèves la dalle. Ceux qu'on oublie, ceux qu'on aimerait ne pas voir. Et de l'autre, entre deux discours anti-IVG, se tape des putes dans l'une de ses maisons secondaires.

« Aujourd'hui, maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas. »
Cette phrase, c'était sur un compte Twitter qu'il l'avait lue ; un début de parodie sur un auteur français, un peu obscur pour lui. Pourtant, elle avait frappé son coeur avec une certaine justesse. Il avait senti, jusqu'au plus profond de lui, cette sensation terrible où la notion du temps se perd, se fragmente, illisible, après le décès d’un proche.

De maman, Lawrence ne conserve presque rien. Une vague impression dans sa mémoire, un trou dans la poitrine. Une photo prise à sa naissance, des souvenirs racontés avec froideur, ou des dits-on. Comme lui, maman était un raton laveur, mariée dans sa jeunesse à un ours noir d'Amérique. Elle avait mis au monde ses fils, Adam et Isaac, appartenant à la même espèce que leur père. Les circonstances de sa mère ont toujours été trouble. Lawrence a grandi dans les ombres étouffantes de trois fortes têtes, créature de petit gabarit se dressant face à des ursidés belliqueux. Micholash Wilkinson était un homme aussi grand que charismatique, aussi malin que riche, et il avait toujours posé sur le benjamin de sa famille, un oeil glacial.

Lawrence n'était ni Adam ni Isaac. Il n'était pas taillé dans la pierre brute, il n'était pas aussi enragé que le vent de l'hiver. Il n'était qu'un brin d'herbe, se ployant, se cassant, sous la violence de la tempête. D'aussi loin qu'il se souvienne, son père ramenait souvent des prostitués chez eux. D'aussi loin qu'il se souvienne, ses frères se sont toujours tapé des filles par centaine. Adam et Isaac les consommaient, comme on dévore de la mal bouffe, ils les respectaient autant qu'on respecte les détritus. D'aussi loin que Lawrence puisse se souvenir, ses aînés le « taquinaient » sur son incapacité à parler aux filles.

La première fois que Lawrence s'était fait rejeter par l'autre sexe — ainsi Micolash nommait les femmes, comme s'il s'agissait de la définition d'un objet dans un vieux dictionnaire —, il avait six ans. Il avait demandé à une camarade de classe d'être son amoureuse, et elle avait refusé, parce qu'il ne lui avait pas ramené ses bonbons préférés ; elle préférait les caramels aux fraises tagadas. Dans son esprit, déjà si jeune et éprouvé, Lawrence pensait que payer une fille afin de l'obtenir — telle une chose avec un prix — était banal. Après tout, c'était ce que son père et ses frères faisaient depuis toujours.

La deuxième fois, Lawrence avait onze ans. À cet âge, il avait déjà vu plusieurs fois son père frapper et insulter les putes, ou les différentes femmes de ménage gravitant dans la maison. Et Lawrence, après qu'on lui ait demandé s'il avait une petite copine, s'était persuadé qu'il avait jeté son dévolu sur une de ses camarades de classe. Il avait entendu les garçons dire à quel point elle était jolie et gentille. Il l'avait abordée, mais dès qu'elle avait posé son regard sur lui, les mots s'étaient coincés dans sa gorge nouée, ils avaient fuité de tous les côtés. Puis, à bout de nerf, lorsqu'elle avait exigé une réponse, Lawrence lui avait crashé « suce-moi, salope ».
La drague moderne, soi-disant.
Elle n'avait pas attendu une seconde. À peine les paroles avaient éclaté dans l'air, elle lui avait foutu son poing en plein milieu du nez. Elle l'avait fait hurler en plein milieu de la cour de récréation, et même si c'était un petit bout, il avait fallu deux surveillants pour la ceinturer, et l'empêcher de défigurer Lawrence à jamais.
« Non mais... c'est la honte, t'as entendu ça, Papa ?
— Lawrence s'est fait défoncer la tronche par une gonzesse ! »

Ses deux frères en parlent encore aujourd'hui. Lawrence se rappelle, malgré les années, du regard que Micolash posa sur lui à cet instant. Il avait attrapé son verre de vin, il l'avait fait tourner entre ses doigts. Ses yeux clairs s'étaient braqués sur lui, sans déception ; il n'était pas étonné. Son géniteur avait soupiré, puis il s'était contenté de changer de sujet. Lawrence avait retenu tant bien que mal ses larmes, la honte le drapait dans une terrible culpabilité. Et ses frères gloussaient, sans cesser de lui demander s'il était bien sûr d'être un garçon.

Il se souvient des sourires, de la chaleur contre son corps, des petites mains qui viennent chasser les méchantes larmes au coin des yeux. Il se souvient de l'odeur de lessive et d'épice, avant que ce contact ne le quitte. Puis, il se rappelle du parfum de la peur et de la poudre, la détonation tonitruante dans ses oreilles. Le corps qui tombe, le sang qui coule. Et cette phrase, sonnant comme un glas derrière lui :
« Nous faisons ça pour l'Amérique, Lawrence. Ne t'en fais pas, bientôt tu sauras ce que ça fait d'être un homme. »


La troisième fois que Lawrence s'était fait rejeter par une fille, il avait seize ans. À l'époque, il ressemblait à un épouvantail miniature, caché dans des vêtements trop larges, le visage encombré par d'énormes lunettes. Le cheveu gras, l'acné ponctuait son visage en diverses taches blanches et rouges. Adam lui avait mis la pression, il lui avait répété que du haut de ses vingt-quatre ans que lui : « il baisait tellement de filles qu'il devrait prendre des vacances pour sa queue », Isaac dix-neuf ans, lui murmurait que s'il ne le faisait pas maintenant, il ne le ferait jamais. Puis... d'autres questions étaient venues.
« T'es gay, Lawrence ?
— Tu veux sucer la bite de tes potes d'internet ?
— T'es une tantouze au fond de toi, tu rêves de te faire enculer par Captain America ? »
Et de désespoir, Lawrence avait abordé Béatrice, seconde B, en bafouillant et en ayant les mains si moites qu'elles laissaient des traces humides sur ses vêtements. La jeune fille avait été patiente, presque bienveillante, jusqu'à ce qu'il soit capable de formuler une phrase complète, de sa respiration asthmatique. Elle lui avait répondu qu'elle n'était pas intéressée. Lawrence avait plissé les yeux, les larmes embrumant ses lunettes. Il avait avalé sa salive, et très fort, il avait pensé que ce n'était qu'une salope.

Le soir, Lawrence avait craché sa haine sur Twitter. Il avait répondu à une remarque féministe, sur les inégalités de genre. Il avait vomi toute sa haine, fébrile et tremblant, ses doigts peinaient à taper correctement sur son clavier. Il avait vu, dans leur façon de se revendiquer comme des victimes, une forme d'hypocrisie typiquement féminine. Il avait songé qu'elles s'inventaient des problèmes, et que celles qui recevaient des dick pic pour avoir dévoilé un peu de chair (un bout de poignet était suffisant), n'étaient rien d'autres que des putes en manque de bite. Cette pensée fut fermement forgée dans son esprit, des années à entendre que les femmes étaient des objets, à les voir se pavaner auprès de ses frères, parce qu’ils étaient la progéniture de Micholash Wilkinson. Malgré ce nom, malgré sa montée en politique, jamais Lawrence n'avait connu une telle attention. Pour les femelles, il était le petit geek coincé et asthmatique. Un laideron dont l'acné fleurissait, comme le sébum du matin, sur sa mâchoire de lâche.

Ce soir, Lawrence avait pleuré. La dernière fois qu'une telle chose lui était arrivée, il avait été âgé de neuf ans, en 2015. Adam avait déchiré l'une de ses peluches pour « jouer ». Il avait d'abord menacé de la mettre au feu, prétextant qu'un garçon ne devait pas s'enticher de « truc de filles ». Puis, il lui avait ordonné de choisir sa mise à mort. Naïvement, Lawrence avait bafouillé « déchire-la », en espérant qu’on pourrait la lui recoudre. Et après s'être emparé d'un couteau, Adam avait fait craquer les coutures, il avait fait sauter les boutons. Devant ses larmes, il avait éventré la peluche, en lui arrachant la laine, jusqu'à en faire un tas de tissu informe. Percevant les cris de rage et de chagrin de Lawrence, Wilkinson était descendu. Lorsqu'il lui avait demandé pourquoi il pleurait, Lawrence entre hoquets avait raconté la scène.
Son père le gifla alors, si fort qu'il s'écroula au sol.
 « Un homme, ça ne pleure pas. Un homme, ça ne dénonce pas, ça affronte. »

Après de longs débats interminables sur internet, les larmes creusant ses joues avec une virulence, Lawrence eut sa première crise de rage en 2022. Un trop-plein d'émotion, incontrôlable, noircissant son aura comme de l'encre. Il s'était contenu, tant bien que mal, il avait planté ses dents dans ses phalanges pour étouffer les cris et les larmes. Il était à bout. Lawrence claqua la main contre le mur, dans un « BAM » tonitruant, qui alerta Isaac. Lorsque son frère rentra, il le vit en train de frapper le mur de toutes ses forces, en poussant des grognements de rage, qui remontaient le long de sa gorge. Lawrence luttait pour aspirer l'air dans ses poumons, il avait la respiration sifflante et le regard fou. C'était la première fois qu'il voyait son aura aussi noire. Malgré « ses tares », s’il avait eu une chose que Lawrence avait appris à maîtriser vite, c’était son âme. Pourtant, ici, il voyait son âme de raton laveur apparaître. Alors qu'Adam et Isaac, depuis toujours, s'amusaient à faire apparaître leurs âmes, dans le but de se faire remarquer. Et rugir, exister, exhiber leurs gros gabarits, l'âme de Lawrence paraissait aussi ridicule que sa hargne. Et jamais, il n’avait éclaté au point de perdre le contrôle.

Son frère le ceintura en le soulevant, essayant tant bien que mal de le décrocher du mur. Lawrence agitait ses jambes minces, il poussa un rugissement, et il se débâtit du mieux qu'il pouvait. Isaac le jeta sur son lit, essoufflé, comme si la vision terrible d'un gamin aussi malheureux l'empêchait de respirer, il lui demanda ce qu'il lui arrivait. Lawrence articula qu'il avait été rejeté, et Isaac, cligna des yeux. Maintenant qu'il le disait à voix haute, Lawrence se rendait compte du ridicule de la situation. Il se calma presque aussitôt, et Isaac, déconcerté, peut-être atteint par la souffrance de son petit frère resta silencieux pendant plusieurs secondes. Lawrence le vit ouvrir la bouche, chercher les mots, il vit l'inconfort qu'il avait provoqué chez Isaac. Comme si pleurer, montrer sa douleur, c'était quelque chose avec lesquels il ne savait pas quoi faire. Et ce fut sans surprise qu'il entendit Isaac balancer d'une voix tremblante « c'est ridicule mon gars, avec ta gueule, ce n'est pas étonnant. »
Isaac s'en alla sans claquer la porte.
Lawrence resta plusieurs minutes, les jambes tremblantes, le regard vide et fou. Il était glacé, fatigué. Puis des pas firent grincer le plancher, une petite silhouette cabossée marcha timidement en sa direction. Il pleurait encore, il enleva ses lunettes, et lorsqu'il releva la tête, il rencontra le regard doux de Lya. Ses cheveux noirs étaient noués dans un épais chignon, ses vêtements usés n'enlevaient pas le charme de sa beauté juvénile. Lawrence était prêt à la rejeter, l'insulter, comme le faisait son père depuis longtemps, mais la voix lui manquait.

Il se souvient des sourires, de la chaleur contre son corps, des petites mains qui viennent chasser les méchantes larmes au coin des yeux. Il se souvient de l'odeur de lessive et d'épice, avant que ce contact ne le quitte.
Lya resta silencieuse, elle ne posa pas de question, elle ne jugea pas. Elle se contenta de prendre le garçon dans ses bras, parce que c'était ainsi que sa mère lui avait appris à consoler quelqu'un.
Tous les muscles de son corps se contractèrent, il ne se rappelait pas de la dernière fois où on l'avait pris dans ses bras. Ni de la première d’ailleurs. Son coeur morcelé lui fit si mal au fond de sa poitrine, qu'il se crispa, et elle crut un instant lui faire réellement mal.

Lya était la fille de la lessiveuse, payée au lance-pierre, récupéré dans la rue. Née sans père, elle avait été acceptée au sein de la maison dans la grande bonté d'âme de Wilkinson. Elle vivait avec sa mère dans une remise au fond du jardin, aménagé pour en faire une maison confortable. Lorsqu'elle n'allait pas à l'école, elle aidait sa mère pour la lessive, ou elle proposait son aide aux autres femmes de ménage. D'habitude, Lawrence faisait comme si elle n'existait pas, mais depuis ce jour, il sentit que la petite fille avait franchi une limite que personne d'autre n'avait franchie. Sa mère l'appela, espérant qu'elle ne vienne pas déranger les fils de Wilkinson. Lya se détacha de Lawrence, avec autant de délicatesse qu'elle libérait un frêle oisillon entre ses mains rappeuses. Elle lui sourit, puis elle se glissa hors de sa chambre avec son linge.

Désormais, lorsque Lawrence croisait Lya, ou sa mère, il leur accordait un sourire timide. Pour la première fois, il avait la sensation de poser sur elles un oeil neuf ; en vérité, il s'était mis à les regarder exister dans la maison. Toutes les deux avaient les cheveux frisés, qu'elles attachaient dans un grossier chignon, afin de ne pas se faire trop remarquer, une peau noire semblant douce et chaleureuse. D'ailleurs, lorsque ses frères parlaient d'elles, c'était en jouant sur les mots. Elles n'étaient pas thérianthropes, comme eux, elles faisaient partie d'une « sous-espèce aveugle », et elles étaient noires. Lorsqu'il entendait Adam se baffer en les traitant de macaques, Lawrence sentait son estomac se retourner. Il songea d'abord que ça ne servait à rien d'intervenir, et que ce n'était que des mots. Et que tant qu'il ne les disait pas devant elles, ça n'avait pas d'importance. Toutefois, à force de les entendre, à force de s'épuiser à les ignorer, il avait la sensation qu'ils ripaient sur ses oreilles. Lorsqu'une fois, Lya osa apporter le petit-déjeuner, Adam se mit à imiter des cris de singe, et l'appela « mon petit ouistiti ». Micolash lisait le journal, les jambes croisées, Isaac ricana, et Lawrence bredouilla :

 « Arrête Adam, tu n'es pas drôle.
 — Tu as dit quelque chose, Law' ? »

Adam braqua ses yeux sur lui. Si Lawrence était petit, malingre, et plein d'acné, Adam était grand et beau. Le cheveu blond et soyeux, les yeux verts et la mâchoire carrée. Lawrence inspira, il releva la tête vers lui, et il le foudroya du regard. Adam siffla, amusé, et aussitôt, son âme prit forme. Un ours noir d'Amérique, aussi gros qu'il était brutal. Habitué depuis son enfance à ces excès de vantardises et de testostérone, Lawrence avait cessé d'être impressionné. Il ne réagit pas à la provocation, il fit claquer sa fourchette dans son assiette, et il répéta d'une voix glaciale :

« J'ai dit que tu n'étais pas drôle, en plus d'être con, tu es sourd ? »
Adam en eut le souffle coupé, même Isaac fut stupéfait. Et leur paternel continuait de lire le journal.
« Tu... ah ouais, tu crois que des couilles ont enfin poussé entre tes jambes ? Lança Adam.
 — Et tu te crois malin, toi ? »
Adam se redressa, menaçant, mais leur père gronda :
« Arrêtez les garçons, grandissez un peu. »
Et son frère se laissa tomber sur sa chaise. Micolash soupira, il reposa son journal.

Lawrence savait depuis toujours qu'il ne grandissait pas dans une famille « normal ». Micolash avait hérité de son propre père d'un cabinet d'avocat d'une grande renommée, et depuis 2018, il nageait dans le monde politique, un véritable requin dans un bassin de poissons rouges. Lawrence avait évolué dans un milieu aussi doré que sale, malsain et corrompu. Micolash était rusé, aussi puissant qu'un ours. Son ambition ne semblait pas avoir de fond, il lui fallait toujours « plus ». Plus de quoi ? De pouvoir et d'argent ? Depuis petit, Lawrence se demandait s'il ne se lassait jamais de tout ça. Il exposait sa réussite sociale comme un trophée, mais le fond de celle-ci était plein de merde. Micolash avait beau se pavaner, sûr de lui, terrible et superbe, Lawrence n'était pas candide.
La première fois qu'il avait entendu parler de la Jackowo's Corporation, il venait d'avoir seize ans. Une discussion prise à la volée, dans le couloir, entre Micolash et Adam. Wilkinson-père avait intégré la Corporation en 2021, et il était certain que son aîné se débrouillerait bien chez eux, en tant « qu'assureur ». Un mot voulant dire tout et n'importe quoi. Lorsqu'à table, Lawrence avait demandé à son géniteur « c'est quoi la Corporation ? », celui-ci avait ricané, et lui promit que s'il montrait suffisamment de mérite, il saurait.


Mais les réponses tardaient à venir, Lawrence avait beau fouiller internet, Gougle restait silencieux ; quelques rumeurs, quelques faits divers. Une fois, il tomba sur un post Read-it mentionnant une aventure au sein du Dark Web, quelqu'un se vantait d'avoir eu accès un « show privé », orchestré par la Corporation, sans rentrer dans les détails. À l'époque, Lawrence n'était pas aussi doué avec l'informatique, mais il se plongea dans l'étude du Dark Web. Il installa Thor sur son ordinateur, et lorsqu'il vit son symbole sur son ordinateur, un oignon, il se sentit fébrile. Il avait la sensation bizarre de braver un interdit. Il ouvrit Thor, les mains tremblantes, et tout ce qu'il avait supposé prit sens.

Ce n'était pas n'importe quelles putes que son père ramenait dans ses maisons secondaires. Pour un futur sénateur, luttant contre l'IVG — les enfants sont l'avenir de l'humanité, un cadeau fait à l'univers —, Lawrence jugea que Micolash était le plus gros hypocrite jamais rencontré. Micolash soutenait un réseau d’escort-girl, il faisait partie d’un système effroyable, et son statut d’avocat aidait Piotrowski à jouer avec les lois. Il l’avait rencontré à l’époque où son entreprise de prêt gagnait en puissance. Bien malgré, Lawrence fut pris au piège dans ce système.

Lawrence avait dix-huit ans, Lya en avait treize. Lorsque ses frères posaient leurs yeux sur elle, le malaise lui retournait l'estomac. Contrairement à lui, ils avaient quelque chose de carnassier au fond de leurs pupilles. Lawrence, lui, l'observait, protecteur, évoluer et grandir. Il avait appris à laisser ses oreilles partout, si bien que quelque fois, il surpris son père et la mère de Lya discuter des soucis d'argent qu'elle contractait.

Lawrence n'était pas assez stupide pour savoir où la bonté de son père les mènerait.

La mafia est un système en lui-même, se solidifiant peu à peu pour être indépendant. Avec ses propres lois, ses propres règles ; un microsome épineux gangrenant le macrocosme social. Wilkinson s'était débrouillé pour que la mère de Lya devienne dépendante de lui, financièrement. À chaque fois qu'elle lui empruntait de l'argent pour aider sa famille, la dette était remboursée en d'interminables heures de travail. Elle ne fut plus non seulement la lessiveuse, mais aussi la cuisinière, elle était envoyée pour diverses taches chez des « amis » de Micolash. Avant même que Lawrence ne s'en rende compte, Lya et sa mère étaient devenues des esclaves modernes. Une fois, Lya lui apprit que sa mère et elle dormaient à peine quatre heure par nuit. Elles étaient de plus en plus souvent séparées, et la gamine fini par ne plus mettre un pied à l'école, afin de « rembourser » la dette de sa mère. Bientôt, la santé de la pauvre femme, en dépit de sa volonté, ne lui permit plus de suivre. Lawrence entendait son père l'insulter, la frapper, invoquer son incapacité à faire quelque chose correctement.

Lawrence était dans le couloir, assis contre le mur. La voix de son père rugissait, il l'imaginait sans peine exhiber son âme d'ours noir d'Amérique, alors que la femme n'était pas capable de la voir. Il lui faisait peur, des menaces fusaient partout dans l'air, telles des balles sur sa pauvre victime. Elle suppliait, elle lui rappelait par désespoir qu'autrefois, Wilkinson avait été bon avec elles, et qu'elle était sûre que son altruisme lui donnerait le bon sens de ne pas jeter sa fille en pâture à la prostitution. Lya était dans un coin de la pièce, Lawrence l'écoutait rassurer sa mère, en soufflant qu'elle n'avait pas à s'inquiéter.  À cet instant, lui, qui s'était abreuvé enfant de séries policières, qui s'était nourri avec les miettes d'une justice à deux vitesses, qui s'était forgé un idéal, senti quelque chose se casser au plus profond de lui-même. Il n'était pas Captain America, il n'était pas un super-héros ; il était un petit geek plein de boutons, sans la moindre assurance. Alors que pouvait-il faire ?
Lawrence se releva, la boule au ventre. Pendant une semaine, il ne parvint pas à dormir.
Lawrence n'était qu'un petit raton laveur face à un monstre bien plus grand.
Pourtant... il ne pouvait pas rester sans agir.

Il se souvient des sourires, de la chaleur contre son corps, des petites mains qui viennent chasser les méchantes larmes au coin des yeux. Il se souvient de l'odeur de lessive et d'épice, avant que ce contact ne le quitte. Puis, il se rappelle du parfum de la peur et de la poudre, la détonation tonitruante dans ses oreilles. Le corps qui tombe, le sang qui coule. Et cette phrase, sonnant comme un glas derrière lui :
« Nous faisons ça pour l'Amérique, Lawrence. Ne t'en fais pas, bientôt tu sauras ce que ça fait d'être un homme. »
 Tu sauras ce que ça fait d'être un homme.
Cette phrase, si profondément encrée en lui, qu'il aura beau se couper les cuisses, se taillader les bras, jamais elle ne disparaîtra.

Lawrence était un raté. Il avait échoué.

Ses deux frères étaient derrière eux, encadrés par des hommes de main. Lawrence était à genoux, son père était posté à côté de lui. Lya et sa mère était au fond de la pièce. Chacune leur tour, elles le fixaient avec un mélange de compassion et de terreur. Il peinait à respirer, il avait si mal dans la poitrine qu'à chaque fois qu'il avalait l'air, des milliers d'aiguilles se plantaient dans son coeur. Sa gorge était nouée, ses mains moites et tremblantes. Pour la première fois, il se rendit compte que son père n'était pas seulement avocat et politcard, il était aussi un membre de la Corporation, et que c’était plus vrai que l’affection qu’il lui portait. Un acteur important, supportant un réseau de prostitution, fournissant la Corporation en arme, comme s’il s’agissait d’une armée. Jamais il ne s'était attendu à voir des types débarquer, et le menacer avec des pistolets, prêt à tirer sur lui. Et il avait cru, naïvement, malgré le mépris palpable de Wilkinson, que son père l'aimait. Au moins un peu.

Lawrence gardait les mains en l'air. Pour eux, il n'était qu'un fétu de paille, un brin d'herbe ployant sous la rage du vent, se brisant sous la haine de la tempête. Il n'était rien d'autre. Micolash les avait embarqués dans une usine désinfectée et abandonnée. La chaleur de l'été rendait l'air moite, humide, ses vêtements collaient à sa peau. Lawrence avait envie de vomir, alors que son père pressait le canon de son Sig Sauer sur son crâne. Adam et Isaac assistaient en silence à la scène, tandis que Lawrence, incapable de parler, se demandait comment son plan avait foiré. Il s'était cru assez malin pour tromper son père. Il avait emprunté une fausse adresse IP, il avait espionné les allées et venues de Lya et sa mère, choisi le moment où toutes les deux seraient réunies pour les aider à s'enfuir. Il avait commandé un taxi sous un faux nom, il avait payé une chambre d'hôtel, loin de Chicago, et il avait prié pour que ça passe. À aucun moment, il n'avait pensé qu'il n'était qu'un petit hacker de pacotille, un gamin déguisé en pirate et se prenant pour un héros. Il ne s'était jamais imaginé que son père devinerait qu'il les aiderait.
Micolash n'avait même pas mis une heure pour retrouver son fils, et ses deux esclaves. Et Lawrence, malgré son asthme et son angoisse, s'était battu de toutes ses forces avec les hommes de mains. Il était parvenu à en blesser un, alors que la voiture les ramenait, en se jetant sur lui et en lui mordant l'oreille. Héroïquement, le garçon avait donné toutes ses tripes pour offrir à Lya et sa mère une vie meilleure. Loin de la Corporation.

Et voilà que son géniteur braquait son pistolet sur son crâne, en le nommant « traître ». Non plus « fils », non plus « Lawrence ». Il l’avait rebaptisé pour l'occasion. Et derrière le calme glacial de son père, Lawrence sentait sa rage bouillir.
« Papa... je ne crois pas que tu devrais faire ça, bredouilla Isaac. »
Tous savaient que Micolash pourrait tuer son benjamin. Lya et sa mère se tenait l'une contre l'autre.
« Ah oui ? Siffla Wilkinson en appuyant plus fort le canon sur le crâne de Lawrence. Sais-tu que lorsqu'on dresse un chien, si celui-ci vient un jour à mordre, c'est le signe qu'il aura oublié sa place. Et mieux vaut le tuer avant de trop s'attacher. »
Adam fit un pas, Isaac restait immobile.
« Lawrence est encore un enfant, argumenta Isaac en prenant un peu plus d'assurance dans la voix. Il ne sait pas ce qu'il...
— Et la prochaine fois, ce sera quoi ? Le coupa Micolash avec dureté. Il dénoncera notre famille aux autorités ?
— Et si... je pense qu'on peut trouver une autre solution, continua Isaac en fixant son petit frère.
 — Laquelle ?
— Faire de Lawrence un membre de la Jackowo's Corporation. »
Lawrence leva un oeil sur son père, la gorge nouée. Micolash haussa un sourcil, il remua les épaules, et il eut un petit rire. Il sut qu'il n'avait jamais pensé à cette éventualité.
« Je te reconnais bien là, Isaac, tu feras un bon avocat. »
Lawrence pensait mourir, à chaque fois que son père parlait. Toutefois, il le sentit reculer. Il fouilla dans sa poche pour y sortir une lingette, l'un de ses hommes de mains pris l'arme et entreprit de la nettoyer, après qu’il lui ait passé la lingette.
« Nous faisons ça pour l'Amérique, Lawrence. Ne t'en fais pas, bientôt tu sauras ce que ça fait d'être un homme. »
Aujourd'hui encore, Lawrence ne sait pas ce que cette phrase signifiait.
« Lève-toi, traître. »
Lya et sa mère ne détachaient plus leurs prunelles de lui. Les jambes tremblantes, Lawrence s'exécuta, il n'osait pas parler, il n'osait pas respirer. Micolash désigna Lawrence d'un signe de tête à son homme de main, et avant même qu'il comprenne, le garçon refermait péniblement ses doigts autour du pistolet. L'espace d'un instant, il se vit pointer l'arme sur sa tempe, et mettre fin à cette horreur. Mais il était tellement terrifié par l'idée de la mort, que le poids du pistolet était salvateur entre ses doigts. L'homme de mains sortit une pochette en plastique qu'il dézippa. Isaac et Adam se regardèrent, et fermèrent les yeux. On aurait dit que Wilkinson avait déjà son coup.
« Je vais te donner une leçon, Lawrence, et si jamais tu oses te dresser face à moi, je me débrouillerais pour faire de ton existence une longue plongée en enfer. »
Mais il y était déjà, songea-t-il. Son enfer personnel était de ne pas avoir pu sauver Lya et sa mère. Les larmes brûlaient ses yeux, Lawrence se mordait la langue pour ne pas pleurer. Il était en transe, son souffle irrégulier, son coeur comprimé dans un étau d'épine, tout son corps était une plaie béante. Il ne pouvait pas faire ça.
 « Achève-les, ordonna Wilkinson, tu as commis une terrible erreur, tu vas la réparer. »
Micolash fit un petit geste agacé de la main, impatient. Lawrence se demanda quel père poussait sa progéniture à tuer deux femmes en punition.
« Je... je peux pas, bredouilla-t-il.
 — Allons, ne gâche pas les efforts d'Isaac, Lawrence. Dis-toi que ce n'est que le début, et que grâce à ça, tu deviendras enfin un homme. »
Lawrence serra les dents si fort qu'elles grincèrent sous sa mâchoire. Micolash posa les mains sur ses épaules, sa poigne était ferme et écrasante. Il se pencha à son oreille, et il murmura « c'est toi, ou elles ». Alors... Lawrence braqua l'arme sur Lya et sa mère. Son regard avait perdu toute lueur, comme s'il était mort à l'intérieur.
« N'oublie pas le cran de sécurité, plaisanta Adam, nerveusement. »
Sous l'oeil glacial de son géniteur, Lawrence la défit. Et de nouveau, le Sig Sauer était pointé sur les deux femmes. Il se sentait brusquement vide. Pourtant, il fut bien incapable de le faire. Malgré les injonctions de son père, malgré les ordres, et les menaces. Au final, Micolash perdit patience.
Il referma les mains sur lui, en prenant garde pour ne pas toucher l’arme.
Il lui fit presser la détente une première fois. Lawrence sursauta, auparavant, malgré toutes les heures passées à jouer à Call of Dirty, il n'avait jamais entendu le bruit d'une détonation. Un son aigu perça son oreille, il eut mal au crâne. Et il recula sous le choc, alors que le corps tombait au sol.
Il se souvient des sourires, de la chaleur contre son corps, des petites mains qui viennent chasser les méchantes larmes au coin des yeux. Il se souvient de l'odeur de lessive et d'épice, avant que ce contact ne le quitte.
Le second tir suivit le premier de près, peut-être trois ou quatre secondes après, le temps qu'il lui fasse ajuster le tir. Le temps qu'il fallut pour que Lya hurle « MAMAN », et que la balle finisse dans son crâne. Elle s'écroula sur le cadavre de sa mère, alors que le contact de son père quittait ses mains.
Sans attendre, il lui fit déposer le pistolet dans la pochette en plastique. L'odeur de poudre pénétra ses narines, le parfum du sang et de la peur s'agglutina sur sa langue. Il laissa ses bras retomber le long de son corps, alors que Wilkinson parlait.
« Si l'idée te vient un jour de nous trahir à nouveau, n'oublie pas que tu es le meurtrier de ces deux pauvres macaques. Seules tes empreintes se trouvent sur le flingue, la police comprendra vite, alors réfléchi bien. Et travaille pour nous, sinon… »
Son père se détourna, Lawrence tomba à genoux. Isaac fit un pas en sa direction, mais il s'arrêta. Lorsqu'Adam vit ses larmes, il lui gronda « t'es vraiment une merde ».

Pour ses deux frères, son géniteur leur avait trouvé une place de choix au sein de la Corporation qu’il intégra en 2024. Pour lui, il s'agissait d'un énorme moyen de pression. Adam était un « assureur » au sein de Rivers Casino, il faisait mine de trouver des solutions pour les victimes de la malchance ; il leur faisait signer le contrat de leur futur servitude au sein de la Corporation. Quant à Isaac, il comptait reprendre le cabinet d'avocat de son père, et entamer une carrière politique ; il représentait le côté « marketing » de leur famille. Un beau jeune homme souriant et brillant, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.

Et Lawrence était celui dont on ne parlait pas, ou presque, la honte sans doute. Il était un espion, s'infiltrant dans la vie privée des gens ; la plupart du temps des ennemis de la Corporation. Il redoubla sa dernière année au lycée, et il peina à trouver socialement sa voie. Aujourd'hui encore, il croit entendre Lya hurler « MAMAN » lorsque le silence plane dans sa chambre. Il trouva une fuite grâce aux jeux vidéos, il alla se plaindre de ses relations infructueuses avec les femmes pour oublier sa culpabilité. Il commença à filmer ses parties de jeux vidéos, et à devenir un peu célèbre. Sa communauté était comme lui, la majorité du temps des incels. Il avait besoin de haïr autre chose que lui pour ne pas sombrer. Une fois, dans son t'chat, il lu le pseudo d'une « Social Justice Warrior » qui lui reprochait son vocabulaire misogyne. Alors qu'il jouait, Lawrence eut un petit rire, il cracha que ça devait être une nympho frustrée en manque de bite. Le lendemain, il découvrit avec effroi que sa communauté s'était jetée sur elle, comme des vautours. Sur son compte Twitter, il lut des insultes et des insultes, des memes crée à partir de ses photos personnelles. Lawrence regretta, mais lorsqu'une inconnue lui reprocha par message privé son attitude, il lui répondit « je ne suis pas responsable de ça. Et c'est le risque à prendre, lorsqu'on s'exhibe comme ça sur internet », et il prit une capture d'écran de la conversation pour la placarder sur son statut Twitter. Il passa pour un genre de héros du cyberharcèlement.

A vingt-et-un ans, Lawrence, sous plusieurs pseudo, écumait Read-it en revendiquant sa haine des femmes. Il se complaisait dans la culture d'incel, et comme beaucoup de garçons paumés de cette communauté, il crachait sur ceux qui essayaient de s'en sortir. Il avouait que ses frères se tapaient plein de filles, il écrivit même un poste entier sur la manière dont ils s'y prenaient. Il s'était pris une flopée de mépris, des « fake », et d'autres insultes. Alors qu'il s'était agi d'un appel à l'aide.

À l'époque – en 2027 -, Lawrence n'allait pas à la fac, l'évènement tragique dont il n'avait pas été la seule victime restait si profondément encré en lui qu'il avait peur de l'extérieur. Il se contentait de se terrer chez son père — il ne s'y était jamais vraiment senti chez lui —, à travailler pour le compte de la Corporation. Il n'avait jamais vu le « Conseiller » en personne, et les autres pirates qu'il employait non plus. Il avait la fausse sensation de faire partie des Anonymous, sauf que plutôt que de lutter contre la criminalité, il combattait pour elle.

Dans tous les cas, un soir, où Papa était absent, parti pour un meeting prêcher sa bonne parole, ses frères avaient organisé une fête avec plusieurs filles. Lawrence était cloitré dans sa chambre, et malgré que l'horloge de l'ordinateur indiquait trois heures du matin, il ne parvenait pas à dormir. Au-dessus de sa tête, il entendait ses frères rire et parler fort. La musique résonnait entre les murs de la maison, les serviteurs avaient été congédiés pour le week-end. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait, et Lawrence soupirait dans la lassitude des habitudes. Ce qu'il n'avait pas prévu, cette nuit-là, ce fut qu'Adam débarque dans sa chambre, et l'invite à s'amuser avec eux. Lawrence était méfiant, mais son frère le tira hors de sa chambre, et l'embarqua à l'étage.
« C'est qu'il est toujours puceau notre petit-frère, lança Adam en passant son bras par-dessus son épaule.
 — Bah,il est jeune, non ? Lança l'un de leurs amis. »
Contrairement à ce qu'il avait d'abord pensé, il n'y avait que deux filles. D'habitude, elles étaient en nombre égal aux mecs. Elles dormaient profondément dans le lit d'Isaac, les cheveux en bataille, malgré la musique. Des cadavres de bouteilles roulaient sur le sol, l'odeur du cannabis se mélangeait à celle de la sueur, et du sexe. Isaac était en train de se préparer un rail de coke, lorsqu'il fixa son regard sur Lawrence.
 « Jeune ? Lança-t-il avec un petit rire. Vingt-deux ans, et il n'a jamais embrassé une fille.
—  Pas encore vingt-deux ans, se défendit le garçon.
—  Et si on change ça ? »
Lawrence roula des yeux, il chercha à se soustraire à Adam, mais celui-ci le poussa vers les deux filles.
 «  Par contre je passe le premier, décida-t-il, pas envie de fourrer une chatte pleine de sperme. »
Même lui n'aurait pas osé sortir un truc aussi trash.
Lawrence avait mal au crâne, la fatigue rendait la musique insupportable.
« Allez petit frère, il est temps que tu deviennes un homme. Depuis le temps, on aurait pu t'offrir une pute à ton anniversaire. Considère que t'as ton cadeau en avance.
—  Mais de quoi, tu parles Adam ? »
Isaac et lui s'esclaffèrent.
 « Je vais la préparer pour toi, ne t'en fais pas. Fais juste un effort, et bande, d'accord ? »
C'était comme si son cerveau n'arrivait pas à activer ses méninges. La moitié des mots se perdaient dans les grésillements de la chaîne Hi-Fi, et lorsqu'il fut poussé à nouveau vers les deux filles, Lawrence compris. Elles ne dormaient pas, elles étaient inconscientes. L'une était en soutif, l'autre n'avait plus de culotte sous sa jupe. Lawrence fut pétrifié, il se retourna vers ses frères et leurs amis, en leur lançant un regard interrogatif. Adam le fixa, l'air de dire « bah quoi ? ».
« Bon allez, je te laisse choisir celle que tu préfères.
 — Je... aucune... bredouilla Lawrence.
 —  Ah oui, tu préfères te faire enculer, c'est ça ? Hé les gars, vous avez pas un pote pédé à présenter à mon petit frère ? »
Lawrence rougit, non pas de honte, mais bien d'un malaise si profond qu'il aurait aimé faire brûler la maison. Des rires secouèrent la petite assemblée, Isaac inspira son rail de coke dans un gros reniflement. Le bout de son nez était rouge.
« Non... je... je peux pas faire ça, vous leur avez fait prendre quoi ? »
Adam roula des yeux, il le poussa et il retourna sur le ventre la fille en jupe. Lawrence recula de quelques pas, il avait la sensation qu'il était entouré de monstre. Et comme d'habitude, afin de montrer qu'il était un vrai mâle alpha, Adam exposait son âme d'ours noir. Il resta stupéfait, il avait l'impression de sortir de son corps, et de se voir, comme s'il n'était plus acteur, mais spectateur. Lorsqu'Adam lui balança :
 « Je vais te montrer comment on baise. »
Ce fut comme un électrochoc. Lawrence déglutit, il le vit se débattre pour défaire sa ceinture, puis sans réfléchir, le raton laveur plongea sur l'ours noir d'Amérique. Adam esquiva, il l'attrapa par le bras, et il le balança au sol. Isaac eut un rire, suivi de ses amis.
« Tu as essayé de faire quoi, la tarlouze ? »
Lawrence sentit ses coudes brûler, il regarda la fille, et il voulut répliquer. Cependant, son frère écrasait sa joue avec la semelle de sa chaussure. Il releva le menton, et sur l'instant, Adam avait le même regard que Micolash, lorsqu'il l'avait poussé à exécuter Lya et sa mère.
« Tu vas rester puceau toute ta vie, tu sais ? »
Adam retira sa chaussure, il l'obligea à se remettre debout, et il jeta en dehors de la chambre, avant de claquer la porte. Lawrence était secoué, il avait envie de vomir. Il chancela, il frappa à la porte, mais Adam l'avait fermé à clef. Le garçon se sentit trembler, il hurla, il se jeta contre elle, sans jamais obtenir de réponses. Ses yeux le brûlaient, le dégoût remontait dans sa gorge, son estomac lâcha, et il alla régurgiter tout ce qu'il contenait dans les toilettes. En sueur, les deux mains sur la cuvette, il n'arrêtait pas de murmurer « putain... putain... », tandis qu'il revoyait son frère défaire la ceinture, juger que tout ceci était normal.

Ce fut à partir de ce jour que Lawrence commença à se couper. Il avait besoin d'exprimer toute la souffrance à l'intérieur de lui, il avait besoin de se défouler. Il emprunta une lame de rasoir dans la salle de bain, il commença sur ses bras. Dès que la lame s'enfonçait dans sa chair, et que le sang perlait, il avait la sensation salvatrice de se vider d'un peu de sa douleur.

Lorsqu'il raconta ça sur le Read-it « Braincels », plusieurs commentaires lui firent froid dans le dos. Entre ceux, qui criaient au «Fake », ceux qui lui disaient qu'il était probablement pédé, ceux qui disaient qu'elles avaient dû le chercher. Après tout, les femmes, elles étaient comme ça. Et Lawrence finit par s'en persuader. Fermement, une chanson amère qu'il se répéta en boucle. Il avait raté sa chance, il était vrai, parce qu'une fille sobre n'aurait jamais voulu de lui.

Alors, lié dans sa haine de lui-même et des femmes, il récura le fond d'internet, tout ce que la communauté d'incel avait de plus horrible à offrir. Dès que l'un d'eux postait sur un autre Read-it des photos d'eux pour montrer leur évolution, il crachait ses insultes avec les autres. Pourquoi devrait-il saluer leurs efforts, quand lui n'en faisait pas pour s'améliorer ? Lorsque son père lui somma de se bouger le cul, et de faire quelque chose de sa vie, il intégra une école de web-developement à vingt-deux ans. Il remarqua que les autres nerds ressemblaient à quelque chose, peut-être parce qu'ils prenaient plusieurs douches par semaine ; il vit que se transformer était aussi à sa portée, sans franchir le cap. En plus de ses études, Lawrence continuait à travailler pour la Corporation, enchaîné dans un système carnassier. Grâce à ses talents, qu’il améliorait via ses études, il offrait à la Corporation plusieurs coups d'avance sur ses ennemis. L’année suivante, en 2029, Micolash Wilkinson devint Sénateur âgé de 52 ans.

Quand Lawrence vit pour la centième fois, le meme de la Virgin Walk vs Chad Strike, il apposa son image sur celle de ses frères. Deux Chads, comme leur père, des ours noirs d'Amérique, et lui, le petit raton laveur dans leurs ombres. Il devait avoir vingt-quatre ans, et il soupira bruyamment. Il se regarda dans le miroir, il passa les doigts dans ses cheveux châtains, gluants de sébum, il inspecta l'acné qui ne disparaissait toujours pas. Peut-être que s'il prenait soin de lui, les filles commenceraient à le regarder. En vérité, c'était lui qui ne les regardait jamais.
Lawrence vivait depuis peu seul, un bel appartement situé dans le Edgewater Beach Apartments, et pour la première fois depuis longtemps, il contacta Isaac. Il lui demanda les cordonnées de son coiffeur, et il prit rendez-vous chez l'ophtalmo. Entre les mains viriles et douces du coiffeur, il se sentit frémir de toute part. Intimidé, un oisillon déplumé ayant oublié depuis longtemps comment on volait. Il s'en voulut de ressentir du plaisir sous ses doigts habiles, et le soir même, il descendit son pantalon sur ses genoux. Il prit la lame de rasoir, il tailla plusieurs lignes, dans un frisson d'excitation honteuse, son coeur battait à tout rompre.

Maintenant, Lawrence a vingt-six ans, il entame sa dernière année à l’école. Malgré son changement de look, il n'a encore jamais embrassé de fille. Son père a durement travaillé pour devenir sénateur du parti républicain, accro au pouvoir et  l'argent. Isaac est devenu avocat, et il aide la Corporation sur le plan légal, alors que Micolash blanchit l'argent des réseaux de prostitutions, et du Rivers Casino. Adam continue de proposer des « assurances » aux victimes du Rivers Casino, avec son sourire blanc et parfait. Et lui, Lawrence, continue de vouer sa vie à la Corporation, dans une angoisse permanente d'être un jour arrêté par les flics, ou pire que tout : finir exécuté par son père et la Jackowo’s. Il vit dans une peur constante, et il se coupe au moins une fois par jour. Malgré ses crises d'asthme, déclarées depuis qu'il a sept ans, il fume et il boit du Whisky. Parce que ça fait viril, parce que ça lui donne la fausse sensation d'être lui aussi, quelques instants, un mâle alpha.



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A présent tu peux aller faire un tour sur le forum pour faire ta fiche de liens, si l'envie t'en dit, puis ta fiche de RPs, qui te permettra de savoir quels rps sont en cours ou finis ou abandonnés etc.
Tu pourras également allé voir les demandes de RPs pour débuter ton aventure sur le forum et pense aussi à faire une demande de logement si tu ne veux pas dormir à la rue~
Dim 5 Avr - 21:12
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