RSS
RSS


NC18 - Contient de la violence et de l'érotisme

2032, le visage de Chicago a bien changé... Et celui de la communauté thérianthropique également...
 
Nous sommes en avril 2032, l’hiver se termine enfin sur Chicago et après des neiges et des gelées
quelques peu excessives, le soleil commence à pointer le bout de son nez ! Il ne fait pas encore très
chaud et il faut donc continuer à se couvrir pour sortir, mais les rayons viennent redonner meilleure
mine à la ville et les gens viennent de nouveau se poser en terrasse pour prendre un café !
Les clans ne peuvent que constater la nette augmentation des disparitions. Les Bastardos quant à eux
s’énervent encore un peu plus sur le fait que quelqu’un vient vendre de la marchandise qui n’est pas
la leur sur leur territoire (même si tous les territoires restent touchés) et les esprits s’échauffent
de ne pas arriver à trouver qui sont les coupables !
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 :: Introduce yourself :: Fiches personnages :: Les thérianthropes Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Damian Myers [Finie]
Damian Myers
Damian Myers [Finie] Beagle
Race : Canidé - Beagle tricolore - petit gabarit
Masculin
Dominance : Ambivalent
Humeur : Volcanique
Emploi : Lieutenant des Nameless
Messages : 43
Points rp : 69
Canidé
Canidé
Damian Myers

Damian Myers


Prénom : Damian
Nom : Myers
Surnom : Snow
Date de naissance : 6 août 2008
Âge : 23 ans
Sexe : Homme
Origines : Américain d'ascendance britannique
Nationalité : Américaine
Orientation sexuelle : Gay non-pratiquant, ambivalent
Emploi : Lieutenant des Nameless, étudiant en littérature comparée
Groupe : Nameless
Ascendances :  Thérianthrope canidé, beagle tricolore (Canis lupus familiaris), petit gabarit


Identification


Goûts : Damian a grandi avec une passion pour la littérature américaine et européenne, que ses parents ont soigneusement cultivée en lui. De manière générale, il a été nourri par d'innombrables histoires destinées à développer ses talents littéraires et sa conversation est constamment émaillée par des références à des classiques du cinéma, de la littérature ou de l'opéra. Il fait preuve d'une sensibilité artistique considérable, qu'il s'échine à ne pas trop laisser transparaître, de peur qu'elle ne sape son autorité.

Fort heureusement, auprès d'Aaron, Snow s'est découvert d'autres passions et des talents insoupçonnables, au premier rang desquels les armes à feu, les arts martiaux et la conduite sportive. Il trouve dans ces activités risquées des exutoires à sa colère et, même s'il n'a pas un gabarit très impressionnant, sa souplesse, ses réflexes et sa rapidité en font un adversaire à ne pas négliger. Il n'est pas rare que Damian cherche volontairement la confrontation, tant pour se distraire que pour asseoir son autorité. Les courses en voiture et les entraînements au combat occupent une bonne partie de ses journées, particulièrement quand il se sent rattrapé par ses angoisses.

Damian est rongé depuis son adolescence par son attirance pour les garçons, qu'il n'a jamais concrétisée. Élevé dans une famille aimante mais assez conservatrice et plus tard traumatisé par son kidnapping, il est hanté par la peur et la culpabilité. Son attirance prononcée pour Aaron, qu'il ne peut ignorer, rajoute à son embarras. S'il rêve de vivre des romances comme les autres jeunes gens de son âge, ses vieux démons le paralysent et il se refuse obstinément à reconnaître son homosexualité devant les autres, même s'il a bien été forcé de se l'avouer à lui-même.


Caractère : Damian est un jeune homme ambitieux et fougueux dont la détermination aurait été toute entière investie dans la poursuite de sa vocation artistique si les événements tragiques qui ont détruit son famille n'avaient pas bousculé son existence. Doué d'un tempérament entier et impulsif, d'une intelligence vive mais largement intuitive, et de difficultés préoccupantes à relativiser ce qui lui arrive, Damian voit souvent la vie en noir et blanc. Redoutablement efficace dans ce qu'il décide d'entreprendre, puisqu'il fait preuve d'une opiniâtreté peu commune, il est malheureusement aussi très difficile à raisonner. Si Aaron n'exerçait pas constamment son influence sur lui, Damian serait perpétuellement perdu dans une spirale autodestructrice.

Ayant grandi dans une famille dont les exigences en matière d'éducation étaient considérables, il a toujours jugé que l'excellence était le minimum qu'il devait attendre de lui-même et s'astreint à une discipline presque maladive. Cette disposition lui a permis d'affiner utilement nombre de ses aptitudes, mais elle le fragilise aussi : Damian perçoit chaque échec personnel comme une faute irréparable et une honte difficile à porter sous le regard de son boss. Il est ainsi hanté par une culpabilité pathologique, qui le pousse à toujours vouloir se dépasser, sans jamais se donner le temps de se reposer ou de prendre soin de lui. C'est un trait de caractère dont Aaron sait jouer, pour pousser son jeune protégé à exceller, tout en le retenant au bord du précipice.

Ses parents ont voulu lui apprendre très jeune à contenir ses émotions et lui ont inculqué des préceptes de réserve et de calme qui cadrent mal avec le tempérament inné du jeune homme. Les drames de son existence n'ont pas contribué à arranger cette profonde divergence entre les valeurs que son éducation lui a inculquées et ses penchants naturels. Damian a par conséquent souvent l'impression de mal se comporter, d'agir de façon brusque ou inconsidéré, et de manquer ainsi à la mémoire de ses parents. Cette culpabilité latente le rend souvent malhabile dans les relations sociales.

Toujours inquiet de ne pas être à la hauteur du rôle qu'Aaron lui a confié, même si ses intuitions sûres, sa solide intelligence et sa détermination le rendent tout à fait apte à la tâche et que son efficacité est plus qu'avérée, Damian est surtout très maladroit dans sa vie de tous les jours, là où il a l'impression que son aura de lieutenant ne vient pas à son secours. Depuis la mort de ses parents et son séjour en hôpital psychiatrique, sa vie a tourné presque exclusivement autour d'Aaron et des Nameless, de sorte qu'il éprouve des angoisses presque incontrôlables quand il se retrouve devant l'incompréhensible normalité du rayon des céréales au supermarché ou d'une discussion à la cafétéria de la fac. La vie ordinaire lui semble pour ainsi dire irréelle.

Il aspire pourtant à se reconstruire et cherche perpétuellement l'affection des autres, notamment celle d'Aaron, de Kristian et de Marion. Il entretient avec ces trois figures essentielles de son existence des relations toujours fort ambiguës. Il voue à Aaron un amour romantique et sensuel, dont il tente tant bien que mal de cacher la dimension sexuelle, qui le remplit de honte. Il perçoit par ailleurs Kristian et Marion alternativement comme un grand frère et une grande soeur, toujours prêts à lui donner de bons conseils, et comme des menaces susceptibles de lui voler sa place dans le coeur d'Aaron. Comme il craint toujours que ses maladresses et la présence des autres ne lui fassent perdre la relation privilégiée qu'il entretient avec chacun d'entre eux, il se laisse gagner par des inquiétudes qu'avec une certaine immaturité, il lui arrive d'exprimer par des crises de colère, qui sont en réalité des manifestations d'affection et de jalousie.

Il néglige pourtant combien son tempérament entier et sa fragilité peuvent être touchants et agréables. Cultivé, sensible, à fleur de peau, le plus souvent honnête sur ce qu'il éprouve, ce qu'il désire et ce qu'il recherche, Damian est à la fois difficile à vivre et rafraîchissant. Petit à petit, à mesure que la vengeance ne domine plus tous ses rêves, son imagination poétique peut s'exprimer à nouveau et sa fantaisie naturelle, intuitive, recommence à colorer son existence.

Cette douceur réelle n'affecte en rien son travail pour les Nameless. À cause de son caractère absolu et de ses raisonnements sans concession, Damian n'éprouve aucun cas de conscience à prendre des mesures radicales pour faire progresser la cause de son clan, y compris s'il doit se salir les mains lui-même. Si son tempérament colérique ne le pousse jamais à la violence par excès d'humeur, cette dernière ne le rebute en revanche pas le moins du monde. Pour lui, tous les sacrifices se justifient s'ils conduisent à éradiquer les autres clans de la ville et à purger la police qu'il juge fondamentalement corrompue et inefficace. La froide brutalité dont il peut faire preuve dans ses actes et ses décisions est devenue d'autant plus fameuse que rien, dans son apparence, ne suggère qu'il en est capable.


Physique : Damian est une force de la nature ! Enfin. Plus ou moins. À vrai dire, le jeune homme n'est ni très grand, ni très épais, ni très viril. Avec ses traits d'adolescent, certaines mauvaises langues iraient même jusqu'à dire qu'il est franchement androgyne, surtout quand sa silhouette est perdue dans des sweats à capuche et des tee-shirts de skater trop grands pour lui. Le visage fin, les yeux d'un bleu clair et expressif, du haut mètre soixante-dix-sept pour soixante dix kilos, Damian ne colle pas exactement au stéréotype du lieutenant de gang taillé comme un catcheur texan avec des tatouages jusque dans les narines.

Il est pourtant relativement athlétique, même s'il n'est jamais arrivé à prendre beaucoup de masse. Aaron a veillé à son entraînement martial et cultivé en lui une musculature souple et nerveuse. Damian a appris grâce à lui à compenser sa force relativement modeste par des réflexes affûtés et une vivacité surprenante. S'il a commencé les arts martiaux tardivement, et sous une forme peu orthodoxe, il s'y est consacré avec toute l'opiniâtreté de son caractère et a réussi à transformer son corps en une machine bien huilée et dangereuse, dont il prend le plus grand soin.

Complexé pendant toute son adolescence par ses allures féminines, Damian a compris grâce à Aaron que sa fragilité apparente pouvait s'avérer un atout redoutable et il a appris à ne plus chercher à compenser la délicatesse de ses traits. Il me met souvent sciemment des vêtements trop grands pour lui, pour se faire paraître encore plus menu qu'il ne l'est en réalité, afin de surprendre ses adversaires. C'est bien la limite de l'attention qu'il porte à son style vestimentaire : dans la vie de tous les jours, il n'est pas du genre à écumer les boutiques et attrape le jean, le tee-shirt et les baskets qui lui tombent sous la main.

Il porte presque toujours une montre au poignet gauche et des breloques au poignet droit, pour dissimuler les cicatrices qui y trahissent sa tentative de suicide. En revanche, il n'a jamais pris la peine de tendre ses cheveux blancs et gris, qui lui ont valu son surnom de Snow, bien conscient qu'ils lui donnent une apparence étrange qui contribue à l'aura de son mystère de son personnage est entouré.


Révélations


Histoire :
- I -
La petite maison pas tout à fait dans la prairie

Où notre héros apprend à ne renifler le derrière de personne

C’est dans une petite famille respectable de la banlieue de Madison, dans le Wisconsin, que naquit Damian Myers, que tout destinait à une vie de professeur d’espagnol dans un collège privé de l’Utah. Né d’un père employé dans l’édition et d’une mère assistante-conservatrice, Damian apprit très tôt que le monde était régi par des règles, que les règles reposaient sur des traditions, et que les unes comme les autres étaient constamment menacées par des hordes de hippies communistes pratiquant le tantrisme, l’écriture inclusive et le harcèlement moral sur les réseaux sociaux.

Arrivée aux États-Unis depuis l’Angleterre près de quatre siècles plus tôt, les Myers avaient toujours attaché une importance singulière à la qualité de leur pedigree et à une distinction qu’ils pensaient tirer de leurs origines et qui les séparait, selon eux, non seulement de l’Américain moyen, mais encore de tous les thérianthropes prompts à s’abâtardir. Retenue, élégance, sobriété et flegme furent les maîtres-mots d’une enfance qui parut douce à Damian tant, une fois respectées ces quelques valeurs cardinales, ses parents se montrèrent soucieux de son éducation et de son bien-être.

D’aussi loin que sa mémoire remonte, Damian se souvient des innombrables conseils de ses parents, proférés toujours avec la même patience bienveillante, mais rigoureuse. Il avait appris à dessiner en respectant les proportions, à ne pas se gratter l’oreille avec la patte arrière, à bien réciter ses conjugaisons, à reconnaître à l’odeur un vrai beagle de ce que ses parents appelaient « les chiens communs ». Il se souvient des traques interminables dans les bois, parce que « un bon beagle doit savoir courir », sans jamais rien attraper, « parce que l’homme civilisé n’est pas sanguinaire », des coudes à ne pas poser sur la table « quand on est un jeune homme de bonne famille » et de la manière distinguée dont il faut laper l’eau d’une rivière.

Son enfance fut un apprentissage de la retenue. Rassembler ses émotions et, à défaut de les comprendre, les ravaler tout au fond de soi, pour ne rien laisser paraître : pas une oreille qui traîne, pas un frémissement de sourcil. À chaque fois que s’élevait l’une de ces tempêtes qui dès le plus jeune âge soufflèrent au fond de lui, à chaque fois qu’il se sentait pris par cet immense et incontrôlable mouvement de l’âme, colère ou tristesse, sa mère le prenait sur ses genoux et lui expliquait patiemment comment contenir son aura. Respirer. Se concentrer. Penser à son image. Se rappeler son humanité. « Nous ne sommes des chiens de race, disait-elle, que lorsque nous sommes conscients de nous-mêmes : notre forme doit être le fruit de notre volonté, et non de la faiblesse de notre tempérament face à ce que notre nature peut avoir de plus bestial ».

Vers onze ans, ses parents le jugèrent suffisamment maître de lui-même pour laisser le temps faire son œuvre et, petit petit, les séances d’entraînement, dans les forêts du Midwest ou devant les miroirs de leur pavillon de banlieue, s’espacèrent, jusqu’à ce que les conseils du couple se diluent dans la vie quotidienne. Ils avaient très tôt incité Damian à se plonger dans la lecture, persuadés que cette activité contemplative tempérerait le caractère volcanique de leur enfant et, en effet, celui-ci se perdait de longues heures dans les livres, où il trouvait la quiétude qu’il sentait si souvent lui échapper au fond de lui.

Sa vie scolaire fut toujours en demi-teinte. Damian se sentait à part. Isolé. Les valeurs que lui avaient inculquées ses parents avaient inculquées ses parents avaient cultivé en lui l’idée de son irréductible différence. Les garçons de son âge avaient d’autres loisirs que les siens, d’autres passions et d’autres attitudes. Lui préférait s’enfermer avec un livre que de jouer au baseball, même les beaux jours venus. En classe, sa distraction et son impatience le disputaient à son intelligence. Parfois plus occupé à rêver qu’à étudier, et toujours impatient devant les exercices qui lui résistaient, il resta médiocre en sciences, mais excellent en humanités.

Sa vie à lui était sans histoire, alors il la remplissait d’histoires. Jamais il ne s’était senti particulièrement malheureux. Si ses parents s’inquiétaient parfois de sa solitude, lui se sentait entouré par ses livres et il pouvait rester des heures, allongé dans le jardin, à regarder passer les nuages en rêvant aux planètes des galaxies lointaines, peuplées de civilisations étranges, dont il racontait les histoires dans les nouvelles qu’il écrivait en secret le soir après l’école.




- II -
Généalogie d’une virginité

Où notre héros fait vœu de chasteté

Et puis ce fut le premier drame de sa vie, la découverte terrible et traumatique, quelques semaines après ses treize ans, une tragédie en deux temps : 1) les garçons ont des abdos et 2) les abdos, c'est très joli. Bientôt, les rêveries littéraires de Damian furent entrecoupées de songes moins respectables. Il s'attarda inutilement dans les vestiaires pendant les cours de sport. Comptait les jours qui le séparaient des vacances à la mer, et pas seulement pour la fraîcheur de l'eau du pays de Galle. S'égarait sur des sites internets guère éducatifs. Plus le temps passait, plus ce qu'il éprouvait au fond de lui-même comme une vérité indépassable se heurtait aux opinions professées par sa famille les dimanches lors des dîners de famille, quand les adultes déploraient tour à tour la dépravation morale dont la communauté canine était affligée et les limites nécessaires qu'il aurait convenu de poser à la tolérance de rigueur chez les thérianthropes.

Cette contradiction irréconciliable entre les valeurs de parents pour qui il avait un respect infini et ses émotions impossibles à ignorer paralysa tout son éveil à la sexualité. Jamais il ne se sentit le courage d’aller au-delà des fantasmes et, petit à petit, il s’employa à les refouler. Sans succès. Hanté la nuit par ces désirs inavouables, il déployait dans le reste de sa vie des trésors d’imagination pour se soustraire aux romances des jeunes de son âge, pour éviter, tâche presque impossible, de parler de sexe avec ses camarades de classe. À chaque fois qu’il les voyait s’embrasser au cinéma, il avait l’impression de devoir faire le deuil de ce bonheur simple et si comment, mais pour lui interdit.

Parfois, cette frustration se muait en colère et, comme dans son enfance, les tempêtes revenaient. Il lui arriva de s’emporter contre ses parents. De perdre le contrôle de son aura. Chaque fois, les Myers le regardaient avec cette douceur triste qui est le pire des reproches et Damian ruminait ce qu’il tenait pour un échec cuisant. D’autres parents auraient conduit leur fils chez le psychologue, mais les Myers se méfiaient de la psychologie. De la patience, de la pédagogie, songeaient-ils, et un peu de rigueur.

Vers quinze ans, Damian se mit à s’inquiéter de son apparence. Ses émotions étaient si vives qu’il craignait constamment de se retrouver nez-à-truffe avec son reflet dans le miroir. Et puis il y avait le reste. Pourquoi les autres garçons grandissaient-ils plus vite que lui ? Où était sa barbe à lui ? Est-ce qu’il serait perpétuellement condamné à demeurer un gringalet ? Peut-être qu’il avait un problème. Quelque chose d’ordre physiologique. Qui expliquerait tous ses ennuis. L’adolescent se mit à guetter d’autres symptômes éventuels.

Ses histoires se peuplaient de garçons amoureux, qu’il finissait toujours par supprime à grands coups de crayon, en se reprochant de se laisser aller à des pensées coupables. Mais il écrivait toujours plus. Et il lisait toujours plus. La vie des autres, même imaginaires, était une distraction bienvenue. Ses parents l’incitèrent à s’inscrire à des concours d’écriture. Il remporta quelques succès. Petit à petit, il se convainquit qu’il n’avait pas besoin d’avoir une vie à lui, une vie personnelle, si tout du moins sa carrière d’écrivain pouvait prendre toute la place.

Ce fut une manière pour lui de se sentir heureux, d’un bonheur qui était peut-être un mensonge. L’intérêt sincère et constant que ses parents prenaient à son écriture, et à la vocation véritable qu’ils avaient senti se développer en lui, lui fut un baume au coeur. Ils étaient instruits et esthètes : ils eurent de longues discussions sur la poésie, on l’emmena tous les mois au théâtre, à l’opéra, chaque semaine au cinéma. Son père lui fit partager son expérience d’éditeurs. Jamais ils n’avaient été aussi proches.

À seize ans, il fut temps de penser à l’université. Il ne restait plus que deux ans pour préparer ses candidatures. L’adolescent savait combien ses parents avaient dû se priver et économiser pour être certains de pouvoir financer ses études. Ce fut probablement la période la plus épanouissante de sa vie. Le soutien indéfectible de ses parents et les progrès constants de son écriture mettaient cet objectif précis à sa portée et, en retour, ce but clair lui permettait d’ignorer les angoisses nées de sa sexualité.

Plus tard, Damian se rapprocha la naïveté et l’égoïsme de ces années de son adolescence. Tout entier préoccupé par ses propres problèmes, et presque obsédé par une carrière qu’il s’imaginait brillante, et par chaque étape à franchir pour y accéder, des bons résultats à l’école à la bonne faculté, de la bonne faculté à la bonne maison d’édition, les prix du premier roman, les interviews, il était resté aveugle à l’expression de son grand-père pendant les dîners de famille et sourd aux conservations à mots couverts sur les difficultés financières de ses aïeuls. Mais comment aurait-il cru que dans ce quotidien si ordinaire qui était le sien, dans cette ville où, selon lui, rien ne se passait jamais, des événements terribles allaient surgir ? Et comment aurait-il démêlé les drames secrets de sa famille, quand la règle des Myers était la retenue ?

Mais les innocences n’ont qu’un temps.


- III -
Pas merci grand papa

Où notre héros joue de malchance, de façon assez considérable

Dix-sept ans. Son anniversaire. La joie douce-amère d'être entouré par une famille qui l'aime mais ne le connaît pas vraiment. Damian a l'impression de leur mentir constamment. C'est un peu le cas. Il s'est éloigné d'eux, ces derniers mois, de peur de révéler son terrible secret au hasard d'une conversation. Son grand-père est soucieux, il le voit bien, mais il ne sait même pas pourquoi. Encore malade ? De nouveaux problèmes d'argent ? Les semaines passent, rien ne s'améliore. Damian fait les cent pas dans sa chambre, à tenter de trouver l'inspiration, alors qu'il attend les réponses des universités.
 
Et puis l'enveloppe arrive. Avec le tampon d'Harvard. Là, à côté de son assiette au petit-déjeuner. Ses parents l'observent avec au moins autant d'anxiété que lui. Il l'ouvre d'une main tremblante, déplie la feuille, parcourt les lignes. Accepté. Il ouvre la bouche pour dire cela, accepté, et puis la porte d'entrée saute dans ses gonds. Des types s'engouffrent dans le salon. Damian ne comprend pas. Son imagination si fertile est mise en défaut par l'irruption soudaine d'un réel terrible dans son petit quotidien à lui. Un type qui sent le fennec braque un pistolet sur la tempe de sa mère. Bien sûr c'est impossible. Un malentendu. Il y a une odeur bizarre. Il perd conscience.
 
Combien de temps s'est écoulé ? Damian s'est réveillé ligoté à une chaise. Ses parents sont encore inconscients. Tous les trois dans une espèce de garage, ou d'entrepôt, ou de parking souterrain. L'odeur de l'huile de moteur, de la sueur et de la peur lui remplit les narines. Les types qui ont surgi dans la cuisine attendent à quelques mètres de là. Damian essaie de murmurer quelque chose pour réveiller ses parents, comme s'ils pouvaient y faire quoi que ce soit. Là-bas, un type raccroche.
 
Le vieux a pas tout payé.

Les malfrats s'avancent vers eux. Sa mère ouvre les yeux. Son père aussi. Ils ont l'air confus.
 
S'il vous plait, commence Damian, il y a sans doute une erreur, on...
 
Il y a une détonation et la cervelle de sa mère gicle sur le pilier en béton à côté de lui. Damian a l'impression que son coeur s'est arrêté. Son esprit se hisse à la hauteur de l'horreur de la situation pour comprendre l'impensable qui se matérialise sous ses yeux. Deuxième détonation. Son père défiguré tombe à la renverse, toujours attaché sur sa chaise. Damian tremble de tous ses membres. Le canon du revolver se tourne vers lui. Un second type dit quelque chose. Les parents seulement. Il se penche vers lui, le fixe droit dans les yeux.
 
Il restera bien gentil le petit chienchien, pas vrai. Comme ça tous les autres abrutis de la meute sauront à quoi s'en tenir. Quand on doit du pognon à la Jackowo, vaut mieux payer.
 
L'homme se redresse. Le premier type fixe l'adolescent d'un air prédateur.
 
À défaut de le tuer, on pourrait peut-être s'amuser un peu avec lui. Histoire de se soulager.
 
L'autre fronce le nez d'un air dédaigneux.
 
Tu parles, des clébards qui traînent partout, c'est un truc à choper des maladies.
 
L'autre n'a pas l'air convaincu, mais il n'est pas du genre à s'opposer à son boss. La dernière chose que Damian voit, c'est le poing qui va s'écraser contre sa tempe et puis plus rien. Il se réveille trois heures plus tard, à l'hôpital, sa grand-mère éplorée à son chevet. Son grand-père est dans une autre chambre, avec les côtes cassées. Elle lui parle de leurs soucis d'argent, des placements en bourse malheureux, de la nécessité d'emprunter, les banques qui ferment leur porte, la Corporation. Damian écoute à peine. Ou bien il écoute et il ne comprend pas.
 
Il y a la police. On lui pose des questions. Il a l'impression que ce qui est pour lui le drame le plus ignoble n'est qu'une affaire parmi d'autres pour les inspecteurs fatigués qui déroulent le menu de leurs interrogations comme les items convenus d'un quiz de Psychologie Magazine. Sa grand-mère signe une décharge, pas moyen de payer l'hôpital, et elle le ramène à la maison. Sa maison à elle. Petite appartement trois pièces poussiéreux dans le centre-ville. Ce sera sa chambre, là, maintenant. Il va falloir vendre la maison de ses parents, bien entendu, il touchera l'argent un an plus tard, quand il sera majeur.
 
Damian s'enferme. Dans sa chambre, dans sa tête. Toutes les nuits, c'est un cauchemar qui le réveille. Tous les jours, il va courir jusqu'à en être épuisé, parce que quand il s'arrête et qu'il se retrouve à penser, il sent l'odeur du sang, de la poudre et de la cervelle. À chaque fois qu'un homme le regarde dans la rue, il a l'impression de que c'est pour s'amuser un peu avec lui, histoire de se soulager. Sa sexualité lui paraît plus abominable que jamais. Il finit plus d'une fois accroupi contre le mur, tétanisé par la panique.

Six mois ont passé. Il a dix-sept ans et demie et il rentre à l’hôpital psychiatrique. Avec d’autres « jeunes perturbés ». Si ses parents savaient : honte sur la famille. On lui donne des médicaments, on le fait parler à des gens. Son grand-père meurt. Peut-être de ses blessures. Peu importe. Bien fait pour lui. Damian est tout plein de cauchemars et de vide.
 
Il n'y a plus rien dans sa vie. Plus d'écriture. Plus d'université. Plus d'idées. Il se sent creux, ou plutôt tout entier rempli par ces quelques minutes de son existence qui tournent en boucle et refusent de le libérer. On le laisse aller le week-end chez sa grand-mère. Pour le socialiser, que disent les médecins. Alors un jour, il prend le couteau à légumes dans la cuisine et il essaie de se débarrasser de son sang à défaut de pouvoir se débarrasser de ses idées noires.
 
Maggie ? Maggie, vous êtes là ?
 
Quelqu'un défonce la porte de la salle de bain d'un coup d'épaule. Damian ne comprend pas très bien comprend. Il a l'esprit trop confus pour se rendre compte que l'eau teintée de sang a débordé de la baignoire et innondé le couloir. Un homme soulève son corps nu et fragile, et puis il perd connaissance, parce que maintenant, c'est encore ce qu'il fait de mieux.
 
Je m'appelle Aaron.
 
Damian cligne plusieurs fois des yeux. Essaie de se relever. Une main puissante se pose sur son épaule pour le rallonger dans le lit.
 
Je m'appelle Aaron, répète la voix chaude.
Ma... ma grand-mère... ?
Maggie ? Je lui ai dit que je te prenais sous mon aile.
Quoi... ?
Elle était venue me voir avec ses problèmes, ta grand-mère. Mais trop tard pour que j'empêche quoi que ce soit.
Je... j'comprends pas très bien...
À ce qu'elle m'a dit, ça t'arrive pas souvent.
De quoi ?
Pas comprendre quelque chose.
 
Damian est plus confus qu'un téléspectateur devant la fin de Lost.
 
T'inquiètes pas, petit. J'vais m'occuper de toi. Bienvenue à Chicago.


- IV -
Kill Bill : Vol. 1

Où notre héros rencontre un singulier conseiller d’orientation professionnelle

On se croirait dans Rocky, murmure timidement Damian, en parcourant du regard le ring, les affiches de boxe, les sacs de frappe, les bancs de musculation.

Il est encore méfiant. Jamais il n’a côtoyé d’hommes comme Aaron. Dur. Protecteur. Viril. Dangereux. Trois jours qu’il s’est réveillé dans la chambre d’amis de cet inconnu surgit de nulle part. Ta grand-mère m’avait demandé de l’aide, qu’il lui a dit. Désolé d’être arrivé trop tard. Mais de quoi est-ce qu’il parle, au juste ?

Tiens, junior.

Aaron lui lance des gants de boxe. Damian a des réflexes d’écrivain. Les gants tombent à côté de lui.

Junior… ?
Ramasse-les et approche-toi.

Damian obéit. Plutôt par prudence. Il enfile les gants tant bien que mal, alors qu’Aaron tient un sac de frappe.

Tape-là dedans, fait son aîné.

Damian lance un coup de poing qui ne ferait pas frémir une pâquerette.

Tape, je te dis, insiste Aaron.
Je suis pas trop branché violence, à vrai dire, répliqua l’adolescent.
Quelqu’un a fait exploser la cervelle de tes parents.

Damian sursaute.
C’est la première fois qu’on lui en parle comme ça.
Aussi crûment.
Aaron le fixe d’un regard brûlant. C’est comme si ses yeux remuaient le fond de son âme.

Ils ont fait ça, juste pour du fric, junior.

La mâchoire de l’adolescent se contracte.

Ils sont pas passés loin de te violer.

Damian ferme les yeux.
Mauvaise idée.
Les souvenirs reviennent.

T’es pas en colère ?
Si…, murmure-t-il d’une voix sourde. Bien sûr que si…
Alors frappe.
Qu’est-ce que ça changera ?
Regarde moi, junior.

Damian se force à rouvrir les yeux.

Ça change qu’on commence par frapper un punching ball et qu’on finit par pouvoir frapper les gens, quand on s’est suffisamment entraîné.
Les gens…, répète l’autre avec incrédulité, et peut-être un peu d’espoir ?

D’un geste du menton, Aaron désigne les cheveux blancs de l’adolescent.

Frappe. Frappe de toutes tes forces et un jour, je te promets, c’est contre la mâchoire des gens qui t’ont fait ça que ton poing s’écrasera.

Alors Damian a frappé. Encore et encore, de toutes ses forces, même si ce n’était pas beaucoup, même si au début le sac frémissait à peine. Jour après jour, Aaron l’a poussé à se laisser submerger par sa colère. Pas pour en être dominé. Pour apprendre à l’utiliser. C’était la première fois de sa vie que Damian allait puiser au fond des tumultes qui agitaient son coeur. La première fois qu’on l’autorisait à crier. À frapper. À se déchaîner. Presque dix-huit ans de frustrations, de peurs, de rage réprimées, qui avaient culminé dans ce drame inouï, joué sous ses yeux, explosèrent sous la surveillance de Damian.

Après la colère vint l’ordre. L’emploi du temps, avec ses cases, ses leçons, ses principes. Damian eut l’impression de réapprendre toute sa vie. Apprendre à manger, pour développer du muscle. Apprendre à se reposer, pour apaiser les muscles. Apprendre à courir, à bouger, à observer, à écouter. Quand son corps était épuisé, Aaron lui donnait des livres. Bien différents des romans de sa jeunesse. Psychologie criminelle. Principes du droit. Manuel des forces spéciales. Procédures de la police.

Le jour de ses dix-huit ans, Aaron lui offrit son premier revolver. Ils allèrent tirer en forêt. Les séances de tir s’ajoutèrent à la musculation, aux arts martiaux, à l’escalade, à la natation. Six mois plus tard, ce fut au tour des armes blanches. Voiture, moto, conduite sportive. Damian sentait bien qu’Aaron n’en était pas à son coup d’essai. Qu’il y avait dans tout cela une pédagogie méditée, soigneusement préparée. Une méthode. Il la retrouvait d’ailleurs en creux dans les principes de certains manuels militaires qu’Aaron lui donnait à lire.

Petit à petit, son protecteur lui fit rencontrer d’autres jeunes. Des gamins des rues, poussés à la misère par la drogue. Des prostituées, qui vivaient dans la terreur de leur maquereau. Et d’autres encore, qui lui ressemblaient à lui, parce que leurs parents étaient morts, parce que la violence des gangs s’était abattue sur eux comme la foudre sur les arbres. Aaron modelait la colère de son protégé. Pour qu’elle devienne moins personnelle. Pour qu’elle se transforme en indignation collective. En mission.

Damian se sentait une nouvelle mission dans la vie, et une nouvelle boussole. Sa vengeance lui paraissait moins égoïste et moins futile maintenant qu’il comprenait qu’elle ne lui appartenait pas en propre, mais qu’elle était aussi celle de tous ces malheureux et de tous ces opprimés, les victimes des gangs et les oubliés de la police, ces humains et ces thérianthropes jetés sur le bas-côté de l’existence, parce qu’on ne leur avait jamais donné la force de se battre.

Aaron le regardait grandir. Comme un fils, bientôt. Il sentait naître en lui une affection paternelle pour ce jeune qui s’était découvert lui-même dans la tragédie de sa vie et qui était sorti du plus profond des désespoirs par l’opiniâtreté d’un tempérament qui n’attendait que ces circonstances cruelles pour se manifester. Et Damian, lui, quand le regard d’Aaron s’arrêtait sur son visage, éprouvait en même temps qu’une admiration sans mesure une affection qui, elle, n’était peut-être pas entièrement filiale.


- V -
Sex Pistols, mais surtout pistols

Où notre héros se hisse à la hauteur de la situation, quoiqu’il ne soit pas très grand

Bon anniversaire, Junior.
Sérieux ?
Rien que pour toi.
Trop. Cool.

Damian se reprit.
Du standing, Myers, que diable, du standing !

Je veux dire, merci beaucoup, fit-il, en arrêtant de tourner autour de la moto qui trônait au milieu du garage et dont on venait de lui lancer les clés.
Dix-neuf ans, ça se fête dignement.

Damian hocha évasivement la tête. En vérité, il ne fêtait pas grand-chose. Il s’était fait des amis, sans doute, parmi les gens qu’Aaron lui avait présentés. Leur tragédie commune l’avait sorti de l’isolement de son adolescence pour le rapprocher des autres. Descendu de l’empyrée de ses histoires, de ses romans et de ses rêves, il avait appris à se lier à son prochain. Mais pas au point de faire la fête.

Du coup, j’ai préparé une réunion de famille.
De famille… ?
De notre famille.
C’est-à-dire ?
Les gens comme toi. Comme nous. Qui partagent… Une certaine perspective sur la situation.
Ah.

Damian n’était pas certain de très bien suivre.

Et cette famille, elle a un nom ?

Le sourire d’Aaron s’agrandit, un brin carnassier. Damian en eut des frissons au creux des reins et, comme souvent ces derniers temps, quand il sentait que son affection pour Aaron lui remontait à la peau, il détourna pudiquement les yeux.

C’est une famille pour ceux qui n’ont plus de nom. Pour les nameless.

Il les connaissait un peu. Pas tous. C’était son nouveau clan. Il n’avait jamais eu de clan. Mais Aaron les avait tous réunis et Damian l’avait écouté parlé, ils l’avaient tous écouté. Tout ce qui avait été jusque là pour ainsi dire théorique dans sa formation se mettait en place comme les pièces d’un vaste puzzle et Damian commençait à comprendre son rôle dans les projets et les ambitions d’Aaron. Pas un instant celui-ci n’eut à douter, en voyant le regard brûlant que son protégé lui adressait, de sa fidélité à toute épreuve.

Et pendant trois ans, Damian consacra chaque seconde de ses pensées à la poursuite de cet objectif unique : l’éradication des mafias. La réalisation du plan de Damian. S’entraîner, se documenter, organiser les opérations, les exécuter, exhorter les Nameless, les consoler, leur transmettre ce qu’Aaron lui avait transmis, dormir, recommencer. Pour les Nameless, il était constamment présent. Les écouter et s’approprier leur colère, c’était sa manière à lui de faire la paix avec sa conscience. S’il ne s’était vengé que pour lui-même, il en aurait des scrupules. Mais ça, c’était différent : il faisait justice pour les autres.

La première fois que, le canon braqué sur le visage d’un dealeur qui venait de tabasser un client mauvais payeur, il s’était apprêté à appuyer sur la gâchette, il avait éprouvé un instant une terreur immense. La peur d’avoir des remords. De tout regretter. D’avoir commis une terrible erreur en s’engageant pleinement dans cette vie étrange qui était désormais la sienne Et puis il avait pensé à Aaron. Appuyé. Et l’homme s’était écroulé, un trou dans le crâne. Damian avait frémi, persuadé désormais qu’il était prêt à tout pour réaliser leur objectif commun.


- VI -
You’re a wizard,  Harry

Où notre héros fait l’expérience existentielle de la théorie héraclitéenne de l’éternel retour

Qu’est-ce que c’est que ça ?
Déjà, on le sent bien disposé, commenta Kristian avec un sourire amusé, avant de recevoir de la pizza.

Damian lui jeta l’un de ses regards noirs que l’homme accueillit avec le même air facétieux qu’à l’habitude, tandis que Marion ébouriffait les cheveux blancs du cadet de la troupe.

Ouvre ta lettre, Junior, insista Aaron en tapotant de sa bouteille de bière l’enveloppe qu’il venait de déposer à côté de l’assiette de son lieutenant.

Promenant des yeux suspicieux à la ronde, le jeune homme consentit à déchirer l’enveloppe, puis à déplier la lettre qui l’informait qu’il avait été accepté en première année de littérature comparée à l’université de Chicago, pour la rentrée prochaine.

Je… comprends pas.
Le petit génie a ses limites, observa Kristian.
Arrête donc de l’embêter, répliqua Marion, avant de passer un bras autour des épaules de Damian.
Faut que tu fasses autre chose de ta vie, de temps en temps, j’t’ai déjà dit, expliqua Aaron.
J’ai pas le temps de faire des études.
Bien sûr que si.
Et puis ça m’intéresse pas.
Petit…
Je suis pas petit !

Mais cette fois-ci le regard de Kristian était sérieux.

Le boss a raison. On ne peut pas se battre pour que les gens retrouvent une vie normale dans cette ville sans essayer de se construire sa propre vie. C’est une question de perspective. Une manière aussi de garder les pieds sur terre. Tu ne peux pas juste rentrer chez toi et t’enfermer pour lire des livres le soir.
Je ne fais pas que ça. Je m’occupe des Nameless, je fais du sport, je…
Et tu ne penses pas que tout cela aurait encore plus de valeur et de sens pour toi si tu avais en ligne de mire la promesse d’une vie tranquille dans le futur ? À faire quelque chose qui te plaît ?
Et puis ce ne sont pas que des études, renchérit Marion. L’université, c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens nouveaux, des gens normaux. Si je puis dire. Et qui sait, peut-être de te faire des amis. Ou plus si affinités.
J’ai pas besoin d’une petite copine, répéta Damian pour la énième fois.

Les trois autres échangèrent un regard perplexe. L’homosexualité du jeune Nameless était un secret de polichinelle au sein du clan. Tout le monde l’avait vu se décomposer devant le serveur mignon au Burger King les jours d’anniversaire et passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel quand le jeune chauffagiste musclé était venu réparer la ventilation de la salle de sport. La raison pour laquelle Damian s’obstinait à ne pas vouloir accepter une orientation pourtant largement représentée au sein du clan leur échappait largement.

Disons que tu feras ça pour moi, trancha Aaron. Kristian a rédigé ton dossier, Marion a joué de ses contacts pour le faire passer, tu nous décevras pas.

Damian et lui se regardèrent dans le blanc des yeux pendant de longues secondes, puis le jeune homme hocha docilement la tête, toujours aussi peu convaincu du bien fondé de l’expérience.

Vingt-deux ans et il entrait finalement à l’université, quatre ans plus tard que prévu, et il avait toujours l’air beaucoup plus jeunes que ses camarades de classe, dont il était pourtant l’aîné. Les premières semaines lui parurent irréelles. Son quotidien avait été celui de la violence et des gangs, du territoire petit à petit étendu des Nameless, de leur cartel, de leur famille. Le tableau noir, les craies, les rangées des amphithéâtres, les exposés, tout cela n’avait guère de sens pour lui.

Mais les trois autres avaient vu juste. Toute sa jeunesse n’était pas morte avec ses parents. Il avait encore au fond de sa mémoire des dizaines et des dizaines d’histoires, des livres et des idées, tout un monde de littérature. Petit à petit, ses vieux rêves se réveillèrent. Pour la première fois depuis des années, il s’essaya à écrire. Toujours en secret. Même à Marion qui insistait chaque semaine, il ne montrait rien, et il restait aussi toujours évasif quand elle l’interrogeait sur ses camarades de promotion, de peur qu’elle ne les traque sur les réseaux sociaux pour lui arranger des rencards à son insu.

Après quelques mois, il se rendit compte combien, en effet, ces expériences-là, la normalité de la bibliothèque universitaire, de la cafétéria, des rumeurs qui couraient sur les profs et de l’inquiétude des partiels, enrichissaient ses discussions avec les Nameless. Il mûrit. Il commença à comprendre qu’au-delà de la vengeance et de la colère, il pouvait cultiver chez eux les rêves d’une vie meilleure, d’un au-delà de la victoire, le jour où ils auraient triomphé et où chacun pourrait se faire sa place au soleil, sur les cendres des gangs et des policiers corrompus.

Il n’y avait peut-être qu’une seule ombre au tableau, la même depuis toujours : dans les couloirs de l’université, les couples s’embrassaient et à chaque fois qu’il les regardait, Damian prenait toute la mesure de sa solitude. Mais la même voix revenait toujours dans son esprit : on pourrait peut-être s’amuser avec lui… histoire de se soulager…


Informations


Autre chose : Rien de particulier, je crois.
As-tu bien lu le règlement? : Je l'ai lu. Bien, ça, ça reste à voir.
Comment as-tu découvert ce forum? : Sur un topsite !
C'est quoi ton avatar ? : Frey de Fisheye Placebo.
As-tu lu les manga Love Pistols ? : Absolument pas.
Regardé les OAVs ? : Non plus, je suis un sombre ignorant.
Changerais-tu quelque chose? : Le président des Etats-Unis, mais c'est pas vraiment moi qui décide.
Sam 21 Mar - 15:06
https://chicagospulsions.forumactif.com/t444-damian-myers-finie https://chicagospulsions.forumactif.com/t455-le-flingue-la-plume#2687 https://chicagospulsions.forumactif.com/t456-bildungsroman#2690
Revenir en haut Aller en bas
Damian Myers
Damian Myers [Finie] Beagle
Race : Canidé - Beagle tricolore - petit gabarit
Masculin
Dominance : Ambivalent
Humeur : Volcanique
Emploi : Lieutenant des Nameless
Messages : 43
Points rp : 69
Canidé
Canidé
Damian Myers
Bonjour !

Alors, je l'ai postée déjà toute rédigée, cette fiche. Je ne savais pas à quel degré de détail il fallait descendre pour l'histoire d'un prédéfini, j'ai essayé de donner les grandes lignes pour ne pas vous infliger un roman de vingt-cinq pages, dites moi si ça vous convient ou si vous voulez la Recherche du Temps perdu.
Sam 21 Mar - 15:08
https://chicagospulsions.forumactif.com/t444-damian-myers-finie https://chicagospulsions.forumactif.com/t455-le-flingue-la-plume#2687 https://chicagospulsions.forumactif.com/t456-bildungsroman#2690
Revenir en haut Aller en bas
Ismaïl Rahmani
Damian Myers [Finie] Wsdj
Race : Rapace - Vautour Africain - Gabarit Moyen
Masculin
Dominance : Versatile dominant.
Humeur : Maussade
Emploi : Serveur/mercenaire
Localisation : Dans sa tête
Messages : 81
Points rp : 133
Oiseau
Oiseau
Ismaïl Rahmani
Hello et bienvenue, camarade Nameless ! :)
Sam 21 Mar - 23:01
https://chicagospulsions.forumactif.com/t442-out-of-the-black https://chicagospulsions.forumactif.com/t446-burry-them-deep https://chicagospulsions.forumactif.com/t454-errance
Revenir en haut Aller en bas
Iwan Townsend
Damian Myers [Finie] 1552555821-icone-chien-courant-polonais
Race : Scellé - semi moyen - Chien courant polonais noir et feu
Masculin
Dominance : ça ~
Humeur : Taquine
Emploi : Gérant? Chanteur? Branleur?
Localisation : Traîne beaucoup trop sa truffe partout...
Messages : 36
Points rp : 25
Thérianthrope Scellé
Thérianthrope Scellé
Iwan Townsend
Bonjour~

Et bienvenue parmi nous~

Oh oui, un petit prédéfini de pris, bon choix! Damian Myers [Finie] 3343690392

On essaye de s'occuper de toi rapidement! Et ne t'inquiète pas, on te dira si ça va ou pas!

On a un discord aussi, si tu veux!
Dim 22 Mar - 12:03
https://chicagospulsions.forumactif.com/t54-so-i-sing https://chicagospulsions.forumactif.com/t122-les-notes-qui-permettent-ce-beau-morceau#254 https://chicagospulsions.forumactif.com/t121-les-pieces-d-un-acteur-lambda-ou-presque#253
Revenir en haut Aller en bas
Rory Jefferson
Damian Myers [Finie] Ju5b
Race : Canidé - Amstaff bleu - Petit gabarit
Féminin
Dominance : Baguettes chinoises 8)
Humeur : Bordélique
Emploi : Dealeuse des Bastardos, indic' chez les flics
Localisation : DTC
Messages : 219
Points rp : 95
Canidé
Canidé
Rory Jefferson
Ouiiiiiiiiiiiiii le lieutenant des Nameleeeeeeeess ! Bienvenue ♥


  • Côté goûts :
    "Cela dit, même s'il est plus ou moins admis au sein des Nameless que le Lieutenant est un garçon facile, personne ne serait assez inconscient pour le lui dire en face." Le fait qu'il ait cette réputation de garçon facile vient totalement contredire la relation qu'il a avec Marion Leprince, l'une des Aînées, étant donné qu'elle le taquine souvent sur son manque d'expérience en amour. Je ne vais pas aller jusqu'à te demande de retirer tout ce que tu as mis sur sa sexualité pour en faire une vierge effarouchée (d'autant plus que ce complexe d'Œdipe est intéressant), mais il serait tout de même préférable de mettre le holà à ce sujet !

  • Pour ce qui est du caractère, je profite du fait d'avoir entamé le sujet de Marion pour signaler que même si tu parles beaucoup d'Aaron (ce qui est logique), tu ne nous parles absolument pas de Marion, ni de Kristian, les deux Aînés, alors que Damian a quand même des liens très forts avec les deux ! (Un peu une relation d'amour-haine, étant donné que les deux sont plus âgés que lui, le taquinent et sont proches d'Aaron.) Du coup il aurait été intéressant de nous parler un peu de sa relation aux deux ! Après cela peut être ici, ou bien dans l'histoire. (Je ne sais pas si tu as pu le voir, mais il y a les Relations qui sont en spoiler sous la fiche du prédéfini !)

  • Dans le physique, tu parles du fais que Damian a une allure androgyne. Hors, il faut faire attention car en réalité, c'est une allure adolescente qu'il a ! Son soucis n'est pas qu'il a des traits féminin, mais qu'il a encore des traits juvéniles (qui pourront s'effacer avec le temps pour devenir plus masculin au fur et à mesure qu'il vieillira et s'affirmera).


  • Maintenant l'histoire !
    Il serait bien d'avoir un peu plus de précisions concernant l'apprentissage de l'aura et de l'âme de Damian ! Si cela a été compliqué pour lui d'apprendre, vers quel âge il a réussi à se maîtriser à peu près, si le traumatisme de la mort de ses parents a pu influencer son contrôle.

    Il faudrait aussi nous rajouter quelques repères chronologiques pour que l'on puisse s'y retrouver ! A quel âge il est allé en hôpital psychiatrique, quand il en est sorti, quand il a repris les études (car tu nous parles de cinq ans de plus que les autres étudiants, mais comme le dernier repère temporel est quand il avait 21 ans, 21-5=16 ans et l'université est à partir de 18 ans !). Sachant également que les Nameless ne se sont formé qu'il y a 4 ans, quand Damian avait 19 ans. (Ce qui ne correspond pas avec le fait qu'Aaron le pousse à devenir indépendant quand il a accès à son héritage, à 18 ans. Peut-être donc revoir cette partie et ne pas forcément attendre l'excuse de sa majorité pour qu'il vive seul, mais juste le fait qu'il est tant pour lui à retrouver un minimum d'indépendance ?)

    "Heureusement, dans les nightclubs et les bars un peu glauques, on ne lui demandait pas de faire la conversation." Comme il n'a pas encore 21 ans, Damian n'a pas le droit d'aller dans ce genre d'endroit.~

    "Certains sous-lieutenants furent brutalement rétrogradés pour quelques propos imprudents." Alors, il n'y a pas eu de sous-lieutenants avant Kristian et Marion, qui sont eux-même là depuis la création des Nameless. Et aux vues des relations qu'ils entretiennent tous les trois, ce genre de chose n'auraient pas pu se faire ! Certes, Marion aime taquiner Damian et Kristian a une vision moins violente des choses qui est en contradiction avec ses idéologies, mais aucun des deux ne lui auraient manqué de respect, du coup ce passage est à revoir. (Ou à simplement supprimer, pour coller avec les raisons que je vais exposer juste en-dessous ?)

    "[...]parce qu'il allait perdre sa solitude dans les toilettes des bars gay ?" Encore une fois, cette image de garçon facile n'est pas la vision que nous avions du personnage. Nous n'empêchons pas qu'il ait des relations, mais pas au point d'avoir une telle réputation chez les Nameless. Sachant qu'en plus, son rôle est "de coordonner les sous-lieutenants selon les instructions du singe, et surtout de propager l'idéologie de leur patriarche à chaque membre des Nameless, en gardant vive la flamme de la vengeance" ce dont tu ne nous parles pas du tout et qui est totalement contradictoire avec le fait que tu dis que le beaggle est majoritairement mal vu par les membres des Nameless (sachant qu'Aaron veut que son gang se sente comme une grande famille, et donc que chacun se sente comme le grand frère/la petite sœur/ect. des autres membres, comme c'est sensé être le cas entre Damien et les Aînés par exemple !)

    "Il partait le lendemain nettoyer un immeuble tenu par un gang adverse." Là aussi c'est excessif. Les Nameless sont formés depuis quatre ans, mais commencent seulement maintenant à sérieusement agir, ayant toujours agit dans l'ombre par le passé. Du coup faire un massacre n'est pas des plus discret (surtout qu'on a l'impression qu'il le fait à lui tout seul et face à des gangs expérimentés et/ou violent, même entraîné il ne pourrait pas en venir à bout tout seul, attention au grosbillisme sous-jacent de cette phrase !) du coup à la limite aller tuer un membre d'un gang opposé pourquoi pas, ramener/kidnapper des victimes pour leurs expériences aussi, mais pas plus !




Voilà !
Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésite pas à demander au staff, nous sommes là pour ça ! =3

Bon courage pour les corrections ! Damian Myers [Finie] 1158077325
Lun 23 Mar - 17:26
https://chicagospulsions.forumactif.com/t43-r-o-r-y-i-m-not-a-good-dog https://chicagospulsions.forumactif.com/t46-don-t-pitch-me-the-ball-l-i-e-n-s https://chicagospulsions.forumactif.com/t45-in-this-moment-jackson-knew-it-fucked-up-r-p-s
Revenir en haut Aller en bas
Damian Myers
Damian Myers [Finie] Beagle
Race : Canidé - Beagle tricolore - petit gabarit
Masculin
Dominance : Ambivalent
Humeur : Volcanique
Emploi : Lieutenant des Nameless
Messages : 43
Points rp : 69
Canidé
Canidé
Damian Myers
Bonsoir !

Merci pour la relecture --- illuminé par la lecture des liens sous les fiches de prédéfinis, que je n'avais effectivement pas vus et qui précisent considérablement la personnalité du personnage, je me suis attelé aux corrections, j'espère sans avoir commis de nouvelles gaffes.

(Il ne faut pas trop m'en demander, c'est l'apocalypse après tout.)

Donc, j'ai modifié substantiellement les goûts et le caractère et j'ai réécrit la quasi totalité de l'histoire, sauf la section de l'enlèvement et de la mort des parents. J'ai notamment précisé les âges, intégré ses relations avec les deux sous-lieutenants, évoqué plus à fond sans rapport avec les autres Nameless et surtout considérablement altéré son expérience de la sexualité, en substituant l'un des symptômes de son stress post-traumatique (sa très grande promiscuité sexuelle) par un autre (un blocage aux raisons multiples).

Pour alléger, j'ai laissé de côté certaines choses présentes dans l'histoire première version mais qui n'étaient pas vraiment essentielles, notamment ce qu'il faisait de son héritage (puisqu'il ne devient pas spécialement millionnaire, ce n'est pas comme si ça bouleversait sa vie) et le rapport particulier que sa famille entretient avec le patriotisme américain.

J'espère que j'ai rattrapé l'essentiel !
Lun 23 Mar - 20:56
https://chicagospulsions.forumactif.com/t444-damian-myers-finie https://chicagospulsions.forumactif.com/t455-le-flingue-la-plume#2687 https://chicagospulsions.forumactif.com/t456-bildungsroman#2690
Revenir en haut Aller en bas
Game Master
Damian Myers [Finie] J7v1
Race : PNJ - Maître du jeu
Autre
Messages : 502
Points rp : 8
PNJ
PNJ
Game Master
Ouah! Cette vitesse pour tout changer, ça fait plaisir! ♥

Y'a un petit amalgame que humain = que les singes, alors que les thérianthropes sont aussi des humains, juste de sang mêlé. Un peu de mélange entre aura et âme! Du coup à faire attention par la suite! (Tu peux venir nous voir si tu veux de l'aide)

Mais sinon très bonne fiche pour notre petit prédéfini, avec de bons rajouts et bonnes références.
Même dans la première version, j'aimais beaucoup la première scène avec la famille patriote de la couronne!

Donc c'est tout bon!
J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous.~


Tu es validé(e).

A présent tu peux aller faire un tour sur le forum pour faire ta fiche de liens, si l'envie t'en dit, puis ta fiche de RPs, qui te permettra de savoir quels rps sont en cours ou finis ou abandonnés etc.
Tu pourras également allé voir les demandes de RPs pour débuter ton aventure sur le forum et pense aussi à faire une demande de logement si tu ne veux pas dormir à la rue~
Lun 23 Mar - 23:27
http://love-pistolsv2.forumactif.com/t30-les-fiches-exemples http://love-pistolsv2.forumactif.com/t22-l-exemple-de-fiche-de-liens http://love-pistolsv2.forumactif.com/t23-l-exemple-de-fiche-de-rps
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: